Des jardins partagés qui germent aux quatre coins de Paris

mainverteLe 13 décembre, les clés du 35e jardin partagé de Paris ont été remises à l’association « Le Lapin Ouvrier », dans la ZAC Didot (14e arr.). Il s’agit, je le rappelle, d’un jardin de proximité animé par un collectif d’habitants qui désirent se retrouver dans un lieu convivial pour jardiner. C’est lieux doivent être ouverts sur le quartier pour favoriser les rencontres entre les générations et les cultures. Ils permettent de tisser des relations entre les différents lieux de vie de l’arrondissement : écoles, maisons de retraite, hôpitaux…

Là encore, ces jardins répondent à un des objectifs du programme des Verts en 2001. Trois ans après la création du programme municipal de jardins partagés (Paris est la première ville de France à s’être engagée dans cette voie), le bilan est incontestablement positif. On a assisté à une véritable poussée de ces jardins qui se poursuit puisque trente autres sont en projet. Vous pouvez retrouver la brochure de présentation du programme sur jardins.paris.fr

En 2007, des jardins partagés germeront notamment dans la cité Prost (11e), dans le square Charles Péguy (12e), dans le jardin Tage-Industrie (13e), rue de Coulmiers, rue Vercingétorix (14e), dans les jardins d’Eole (18e), sur les terrains de l’ancien hôpital Herold, rue Petit (19e) ou encore dans l’extension du square Casque d’Or (20e). Il y a même des projets dans les 8e et 16e arrondissements.

Je suis particulièrement attaché à ces initiatives. Ces nouveaux lieux permettent en effet à une forme de convivialité et de solidarité de s’épanouir. L’innovation sociale et l’expérimentation environnementale sont également encouragées par la charte Main Verte, qui précise les engagements respectifs de la Ville et des associations : elle prévoit la mise à disposition du terrain à titre gratuit, l’installation d’une arrivée d’eau et l’apport de terre végétale. Gratuité que j’ai pu arracher à nos partenaires financiers du PS qui trouvaient normal de faire payer les associations.

En contrepartie, l’association qui se voit confier une parcelle s’engage à l’ouvrir au public, à adopter des méthodes culturales respectueuses de l’environnement (pas de pesticides ni d’engrais chimiques, comme dans les jardins publics) et à s’acquitter de la facture d’eau. L’adhésion au réseau parisien des jardins partagés permet aussi de bénéficier des conseils (horticoles et méthodologiques) de la cellule Main Verte, créée en 2003 au sein de la direction des Parcs et Jardins.

Ainsi, on peut dans un jardin partagé composter ses déchets organiques, expérimenter le jardinage biologique, apprendre à récolter et à conserver des graines. On y récupère souvent l’eau de pluie, on y pose des nichoirs pour les oiseaux et on peut observer la faune et la flore aquatique dans une mare. Les enfants des écoles, des personnes handicapées, des passionnés de jardinage se retrouvent autour d’un carré de culture, d’un concert ou tout simplement d’une soupe.

Nous pouvons collectivement être fiers de la mise en œuvre de cette politique publique. Cela n’a pas toujours été facile, pour des raisons de rareté du foncier, de pollution des sols, ou tout simplement d’opposition de certains élus, qu’il a fallu convaincre de la nécessité d’écouter la demande des habitants… Une forte mobilisation des éluEs vertEs d’arrondissement a souvent été déterminante au succès de ces projets. Grâce au programme Main Verte, les jardins partagés sont reconnus comme des acteurs à part entière de la vie de la cité.

Développement des murs végétalisés à Paris

La saison de plantation des végétaux débute avec ce mois de novembre. De nouvelles plantes vont trouver leur place dans les rues et les jardins. C’est l’occasion de revenir un instant sur une des nouveautés que j’ai proposé pour répondre à la forte demande de nature à Paris, même dans des quartiers densément bâtis : les murs végétalisés.

21 sept 2006 mur végétalisé

Sur le plan environnemental, les murs végétalisés participent à la réalisation d’une continuité biologique dans des quartiers souvent peu favorisés en espaces verts. Ils présentent plusieurs avantages tels que la régulation thermique du bâtiment par la création d’une couche d’air isolante évitant la montée excessive de la température (sans doute un des éléments  » d’adaptation  » utile pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique…), la protection et la ventilation de la façade en constituant un bouclier naturel contre les rayons ultra-violets et les fortes pluies, la rétention des eaux pluviales qui maintient une hydrométrie plus élevée autour des plantes et provoque un effet de climatisation naturelle.

Ces murs permettent de développer la végétation de manière originale. Les interventions sur les murs pignons peuvent être relativement légères et réversibles (câbles…) mais aussi plus ambitieuses à partir de structures métalliques en forme de caissette, de colonnes ou de feutrines accueillant les végétaux. Ces projets amènent souvent une ambiance totalement différente dans le quartier développant une nouvelle forme, plus conviviale, d’usage de l’espace public.

A ce jour, une quarantaine de murs ont été réalisés par la Ville de Paris. Et une trentaine vont être plantés au cours de l’hiver 2006/2007. Si l’idée est simple, le processus est long et les obstacles ne manquent pas. Les murs sont d’abord repérés par les conseils de quartier et les mairies d’arrondissement. Souvent, ils servaient de support à des panneaux publicitaires dont la dépose se heurte à des intérêts bien compris, la procédure est donc parfois longue. Enfin, l’aval du propriétaire de l’immeuble est indispensable, ce qui nécessite, pour les copropriétés, un accord de l’assemblée générale annuelle… Ces murs sont par ailleurs prévus dans le règlement du Plan Local d’Urbanisme parmi les réponses aux nouvelles obligations de végétalisation que nous avons introduites (art. 13).

Je tiens la liste de ces murs à votre disposition. Voici quelques adresses de végétalisation simple: 11 rue du fauconnier, paris 4e; angle rue Dussoubs / Saint Sauveur, paris 2e; 38 rue des Orteaux, paris 20e arr.; ou plus élaborée: avenue Myron Herrick, paris 8e; 80-82 rue du Fbg Poissonnière, paris 10e; rue Henri Noguères, paris 19e arr. (attention, nous arrivons à la période où les végétaux perdent leurs feuilles !).

Pour notre cadre de vie à tous, mais aussi pour la biodiversité, ces murs viennent renforcer le maillage vert que nous développons à Paris à travers les jardins, les squares, les parterres-jardinières, les arbres, les fleurissements par les habitants dans leurs cours, sur leurs fenêtres et leurs balcons, les toits terrasses végétalisés, etc.

Baissons notre température et celle de la planète

Comme vous toutes et tous j’ai évidemment remarqué la panne de courant du 3 novembre 2006. L’arrivée brutale d’un grand froid a vite fait de destabiliser le système électrique européen. Avec les dérèglements climatiques, ces changements brusques risquent d’arriver de plus en plus souvent.

19°C grandOr le chauffage est de loin encore la première consommation d’énergie des bâtiments dans notre pays: le bilan carbone que j’ai fait réaliser montre que le chauffage à Paris émet plus d’un million de tonnes de carbone, soit environ 13% du total des émissions parisiennes. En 1979, suite aux chocs pétroliers, un décret a fixé à 19°C la température maximum obligatoire dans les logements. Depuis, si l’isolation s’est beaucoup améliorée, la température, elle, n’a cessé d’augmenter. Tous les professionnels l’ont remarqué et une étude chiffre cette augmentation à 3 degrés en 15 ans.

Une température intérieure trop importante peut, qui plus est, être mauvaise pour la santé : maladies respiratoires, prolifération de poussières, mort subite du nourrisson, sommeil de mauvaise qualité… Un jugement a même condamné en 2004 un syndicat de copropriétaires à une amende de 5000 € parce qu’il obligeait, à travers le réglage du chauffage collectif, un habitant à vivre 4°C au-dessus de 19 degrés .

Cette année, pour la seconde année consécutive, j’ai donc souhaité lancer une « campagne 19°C, mettons un pull ». Cela se traduit par une campagne d’affichage sur 600 panneaux municipaux et dans les 450 parcs et jardins de Paris. Elle a également été diffusée à tous les immeubles sociaux et dans tous les bâtiments municipaux. De plus, un thermomètre sera remis avec des explications sur l’importance de maintenir une température raisonnable l’hiver, à 10 000 enfants des écoles parisiennes à l’occasion des ateliers pédagogiques organisés par les structures de Paris-Nature et les Espaces Info Energie.

En baissant d’un degré la température, on économise 7% sur la facture. Un passage (progressif) de 23 à 19°C c’est près de 30 % d’économies, moins de pollutions locales, et surtout moins de gaz à effet de serre… et un peu d ‘énergie fossile en plus pour les générations futures.

La température représente aussi une entrée en matière: les Espaces Info Energie (EIE) recevront sans doute, comme l’an dernier, des appels téléphoniques et des visites car 19°C peut ne pas être très confortable si la pièce est mal isolée, les vitrages trop minces ou les courants d’air nombreux. Ce sera alors l’occasion de parler isolation, travaux, combustibles, aides financières, étiquettes énergie pour les logements, etc

Comme la quasi-totalité de notre action, cette campagne va bien au delà du contrat de mandature Verts-PS sur les questions environnementales. Une fois encore, le programme de premier tour des Verts en 2001 qui prévoyait la « sensibilisation aux comportements économes en énergie » est directement appliqué.

Bien sur, il ne s’agit là que d’un des multiples aspects de notre politique énergétique, notamment sur les exigences de performances du bâti parisien (cahier des recommandations environnementales, HQE obligatoire pour les constructions dépendantes de la Ville, etc.).

Reste qu’au coeur de l’actualité, comme vous le savez, nous avons l’élaboration du plan climat de Paris. Les réunions publiques ainsi que les ateliers citoyens ont réuni plusieurs centaines de Parisiennes et de Parisiens.


Plus d’infos sur environnement.paris.fr

Une nouvelle politique funéraire

La direction des parcs et jardins de la Ville de Paris gère les cimetières parisiens, les treize qui sont dans Paris, comme les six qui sont dans les communes environnantes: Bagneux, Pantin, Saint-Ouen, St-Denis (la Chapelle), Ivry et Thiais. La politique funéraire de la ville est donc placée sous ma responsabilité. Je l’ai fait sensiblement évoluer au cours de cette mandature.

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