Archives pour la catégorie Justice

Roland Garros : la FFT de plus en plus hors du match !

Le tribunal administratif de Paris a rendu aujourd’hui une décision historique concernant le projet de destruction du jardin des serres d’Auteuil par la Fédération française de Tennis.

Le Tribunal a donné droit aux héritiers de JC Formigé dénonçant l’atteinte à l’œuvre de leur ascendant qui a réalisé les superbes serres du Jardin.

Non seulement le tribunal reconnait que les serres que la FFT veut démolir ont été conçues comme un complément aux serres historiques mais de plus il souligne la violation manifeste du droit en matière de protection des sites classés.

Je me félicite de cette décision qui conforte le point de vue des associations et des éluEs écologistes qui demandent depuis des années qu’un projet alternatif soit étudié sérieusement.

L’entêtement de la FFT, le refus de prise en considération des nombreuses remarques sur le projet, la volonté de passer en force sont stoppés par cette décision.

Ce grand projet inutile et imposé vient s’ajouter à ceux de Notre Dame des Landes et du barrage de Sivens, et démontre qu’il n’est plus possible de mépriser les acteurs locaux et les défenseurs des biens communs.

Il est plus que temps que la FFT renonce à ce projet et accepte enfin le dialogue proposé par les associations et éluEs écologistes.

 

Déchéance ou résistance. Christiane Taubira peut et doit faire le choix de la victoire.

Chère Christiane Taubira,

Depuis l’élection de François Hollande, vous représentez au sein des Gouvernements, une des paroles fortes qui forcent le respect car vous y affirmez avec détermination vos valeurs profondément démocratiques, reposant sur une conception moderne de la justice, humaniste, novatrice et emprunte de la volonté de donner ou redonner à chacun et chacune une nouvelle chance.

Cette vision a suscité et suscite encore des réactions violentes à votre encontre, notamment de la part des conservateurs de droite et de gauche, et plus encore des ennemis d’une justice républicaine, je veux parler de l’extrême-droite et du FN.

A chaque attaque dont vous avez fait l’objet, vous avez su répondre avec la hauteur de pensée qui vous caractérise, sachant ne rien céder sur le fond, avec des mots qui nous rendaient fiers de vous soutenir. Votre immense culture vous permet des références toujours riches qui font œuvre pédagogique pour beaucoup.

Malgré des arbitrages souvent difficiles, voire négatifs, vous n’avez jamais renoncé, jamais abdiqué, jamais renié vos valeurs.

Aujourd’hui avec le cynisme qui le caractérise, le président Hollande vous demande de soutenir et même de porter un projet de révision constitutionnelle qui va à l’encontre de ces valeurs que vous avez si bien défendues.

L’opportunisme électoraliste du président est si évident qu’il n’échappe à personne : son seul objectif se résume à sa carrière personnelle à l’échéance de 2017 et qu’importent les moyens pourvu qu’ils le servent.

Reprendre à son compte une proposition de ses adversaires les plus farouches et vous demander de le présenter au vote des parlementaires ne grandit pas le président. Bien au contraire il ne fait que le couper davantage d’une partie de celles et ceux qui espéraient une césure nette entre gauche et droite.

Cette proposition heurte les démocrates, tant à gauche qu’à droite, et des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour demander le rejet du projet.

Chère Christiane Taubira,

Personne n’ose imaginer que lors du débat devant l’Assemblée Nationale et le Sénat, vous puissiez argumenter en faveur de telles forfaitures morales. Un scénario pourrait être que vous preniez alors la parole pour dire publiquement tout le mal que vous pensez de la modification envisagée.

Mais ce scénario qui certes serait inédit, aurait pour corollaire de dévaloriser encore davantage la fonction ministérielle qui n’en a réellement pas besoin vos collègues Macron, Le Drian, Pinel et quelques autres, s’évertuent chaque jour à la rendre impopulaire.

Chère Christiane Taubira,

Il vous reste une belle opportunité.

Parmi d’autres un trio de femmes, responsables politiques de premier plan, a fermement dénoncé l’attitude et le projet du président. Cécile Duflot, Anne Hidalgo, Nathalie Kosciusko-Morizet ont déclaré s’opposer de la façon la plus déterminée à cette réforme scandaleuse.

Chère Christiane Taubira, osez transformer ce trio en quatuor en prenant une grande et belle initiative. Lancez ensemble un appel solennel en ce sens. Osez dépasser les traditionnels clivages partidaires et appelez tous les démocrates à s’unir tant au Parlement qu’en dehors pour mettre ce projet en échec.

Proposez d’organiser en commun des grandes réunions publiques d’explications et de mobilisation pour démontrer l’inefficacité et la dangerosité du projet.

Chère Christiane Taubira,

Vous avez un rôle à tenir auquel nulle autre de saurait pourvoir.

Si vous ne le faites pas, personne ne le fera à votre place et vous serez alors comptable de ce qui adviendra.

Vous auriez dit en privé vos craintes de voir adopter cette modification constitutionnelle car, entre les mains de l’extrême-droite, nul ne peut exclure les pires dérives.

Face à vos craintes, que nous partageons en tous points, faites en sorte de nous rassurer en mettant tout en œuvre pour que de tels risques soient remisés aux oubliettes de l’histoire.

Chère Christiane Taubira,

C’est avec respect et aussi espoir que je vous suggère de prendre la tête de ce combat pour que la France n’abdique aucun terme de sa belle devise : liberté, égalité, fraternité.

 

 

 

Les Droits de l’Homme en Chine

La chaîne parlementaire (LCP) m’a invité à participer à un débat sur les Droits de l’Homme en Chine, en tant qu’élu d’un arrondissement (le 13è de Paris) qui concentre une très forte communauté asiatique.

Le débat a été précédé d’un excellent documentaire sur les nouveaux dissidents en Chine, notamment dans le secteur des artistes.

Ce débat m’a permis d’expliquer en quoi le modèle chinois est celui rêvé des capitalistes : grande liberté d’agir pour les membres du pouvoir et restrictions considérables des droits des salariés et du peuple. Pinochet l’avait rêvé dans un autre contexte.

 

La mort de Rémi Fraisse n’est pas un hasard

Jeune militant écologiste, pacifiste reconnu, Rémi Fraisse est mort sous les coups de la police militarisée d’un Etat qui ose encore parler de démocratie.

Pourquoi est-il mort ? La France est-elle en état de guerre civile au point que l’armée puisse se permettre d’utiliser des armes destinées à tuer ? Pourquoi le représentant local de l’Etat a-t-il cru bon de mettre en place un dispositif militaire de cette ampleur alors que la manifestation contre le projet stupide et démesuré du barrage de Sivens était annoncée comme calme et sans risque ?

Pourquoi le ministre de l’intérieur prend-il immédiatement la défense inconditionnelle des gendarmes et CRS sans même un mot de compassion pour la famille de Rémi ?

A toutes ces questions il est permis d’affirmer que tout ceci n’est pas le fruit d’une simple bavure.

Depuis des années nous assistons à une dérive très dangereuse de l’analyse par les gouvernements successifs de tous les mouvements sociaux ou syndicaux qui osent dire qu’ils ne sont pas d’accord avec leurs choix libéraux (et de plus en plus libéraux). Criminalisation systématique dans les discours, les manifestants étant de plus en plus assimilés à des dangereux casseurs, anarchistes, voulant détruire le socle démocratique.

Cette dérive n’a pas été corrigée, bien au contraire, avec l’arrivée de Manuel Valls place Beauvau. Dès ses premières déclarations il a pris fait et cause pour la police contre les citoyens, refusant toute critique des dérives pourtant largement dénoncées d’une partie de cette police dont on aurait espéré qu’elle redevienne protectrice des citoyens et non pas honnie et crainte pour ses excès.

Certes tous les policiers et tous les gendarmes ne sont pas factieux, ne votent pas FN, ne violent pas les lois de la République, et sans aucun doute la majorité aimerait donner une image plus positive.

Mais face aux crises sociales, démocratiques, environnementales, économiques, les choix d’un ajustement structurel comme le préconisait le FMI il y a déjà plusieurs dizaines d’années, ne peuvent être mis en oeuvre qu’avec un écrasement de toute capacité de réaction de la population et particulièrement des plus engagés que ce soit au plan syndical ou dans les associations, ONG, etc.

En renonçant immédiatement  à la fin des contrôles au faciès, Manuel Valls a clairement signifié à la police qu’elle serait couverte quoi qu’elle fasse. Pour certains c’était le signal attendu et la liberté d’intervenir comme bon leur semble.

Rémi Fraisse est victime d’un tir de grenade mais avant tout de cette politique.

En cela le premier responsable est le Président de la République et son premier ministre.

En toute logique ils devraient être poursuivis pour ce crime par destination.

On sait bien que dans notre 5ème république monarchique, les fusibles sont là pour protéger le monarque. Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, aurait du présenter immédiatement sa démission pour préserver sa hiérarchie.

En jouant la montre en attendant les rapports d’experts, puis en tentant aussi maladroitement que scandaleusement de faire porter la responsabilité de la mort de Rémi Fraisse à d’autres, il montre qu’il n’a ni le sens des responsabilités, ni le courage d’assumer sa fonction, ni l’éthique d’un homme politique de gauche.

Ce faisant il poursuit la lente agonie de la gauche social-démocrate, la renvoyant aux pires excès de la 4ème République, à un Jules Moch envoyant 60 000 CRS contre les mineurs en grève.

Christiane Taubira vient de redonner leur honneur à ces grévistes. Qui redonnera son honneur à Rémi Fraisse parmi ce gouvernement ? Tant que Bernard Cazeneuve y siègera cela sera impossible.