L’annonce par le premier Ministre de sa volonté de passer en force pour installer le Tribunal de Grande Instance à Tolbiac révèle le mépris qu’il a pour la population et les élus. Je suis scandalisé par une telle attitude. Alors qu’un projet d’aménagement urbain a fait l’objet d’une concertation avec les riverains, qu’un concours a été organisé et un lauréat désigné, affirmer comme le fait D. de Villepin qu’il n’en a rien à faire est inacceptable.
Les arguments avancés pour refuser l’implantation du TGI sur le site de Masséna Brunesseau sont à la hauteur de ce mépris : la proximité du périphérique serait faire injure aux magistrats ! Mais alors que dire de celles et ceux qui y habitent ? Le périphérique ce serait bon pour les pauvres qui peuvent avoir un logement social mais indigne d’un juge ? Je n’avais pas vu ni entendu de tels arguments depuis longtemps. D’habitude ils font au moins semblant et trouvent d’autres prétextes. Mais là ils se lâchent et osent affirmer leur point de vue de classe. L’Etat n’est pas propriétaire des terrains de Tolbiac. Le Plan local d’urbanisme ne permet pas de réaliser le projet du ministère sur ce site. Celui-ci supprimerait également un espace vert très attendu de la population. Il est temps que les élections arrivent et chassent ces aristocrates d’un autre siècle.
bonjour, je suis très étonné par les propos de cette tribune, pour m’interesser d’assez près à la question de la justice :
– le site de Tolbiac avait été à l’origine proposé par la Mairie de Paris pour le nouveau TGI (qu’il ne convienne plus aujourd’hui à la mairie fait relève de querelles politciennes assez sordides)
– le projet du nouveau TGI laissera une place entière à ce qui avait été réclamé par la mairie de Paris (espaces verts, logements sociaux intégralement conservés)
– en plus, moi qui suis un amoureux de la halle freyssinet, je vois avec grand intérêt que le futur TGI pourra la conserver alors que le premier projet de la mairie de paris (gangnet) souhaitait détruire ce joyaux architectural, au grand dam d’ailleurs de Christophe Girard (adjoint du maire à la culture) qui jugeait très sévèrement le projet !!!
je trouve pour conclure, M. Contassot, que votre article est de très mauvaise foi.
Alain, habitant du XIIIe arrondissement
Pour avoir pris précisément connaissance du programme du TGI et des logements et équipements attendus sur le site de Tolbiac, pour m’être également penché sur la question urbaine et architecturale de ce site, il est clair que ce site ne sied absolument pas à un tel programme. La densité demandée surpasse capacitairement le potentiel du lieu.
Cette question dépasse les seuls enjeux d’un TGI là ou ailleurs : laisser le TGI s’implanter là, c’est oublier la caractère réglementaire et les objectifs de vie du PLU. L’Etat a toujours fait de Paris sa scène de représentation. Contraindre Paris pour exister : c’est une règle d’Etat.
La halle Freyssinet est un magnifique bâtiment qui améliore grandement la qualité architecturale du quartier. Chacun le sait, le TGI en impactera négativement sa beauté.
Avoir organiser ce fameux concours au programme douteux était une simple manoeuvre pour faire pression sur la Mairie de Paris. A l’issu du concours, il n’y a aucun résultat convaincant. Les grandes agences d’architecture n’avaient même pas pris la peine de répondre.
Faire de Paris le terrain de jeu du pouvoir central était peut-être normal du temps de Royaume, de l’Empire…
Ou en sommes-nous donc dans nos objectifs démocratiques pour agir de telle sorte?
Totalement d’accord avec vous, monsieur Contassot, mais je trouve que vous pourriez aller plus loin. Moi j’ai honte de la justice après Outreau et je trouve qu’elle ne mérite plus sa place au coeur de la cité : il faut qu’elle soit mise en "périphérie". Masséna me semble bien car c’est un moyen de rendre les magistrats et les avocats plus modestes : ils devront vivre dans un lieu certes assez sordide mais qui a le mérite de refleter la réalité de millions de citoyens. Et puis il faut les faire payer un peu et que les avocats qui gagnent tant d’argent soient placés sur le périph’ ne leur fera pas de mal !
Monsieur CONTASSOT,
Avec tout le respect que nous devons à nos élus, je conteste totalement votre position et je la combattrai jusqu’au bout.
Je pense que vous connaissez mal ce dossier et que les Français, Parisiens, riverains n’acceptent plus cette pensée hégémonique qui consiste à leur asséner des contre-vérités.
Je ne sais pas ce qui vous permet de dire que je connais mal le dossier. Nous pouvons avoir des désaccords, c’est parfaitement démocratique, et nous pouvons même choisir de combattre tel ou tel projet. C’est ce que je ferai si le Gouvernement s’entête sur sa volonté de passer outre les élus parisiens.