Malgré la volonté affichée dans la loi sur l’eau du 30 décembre 2006, de privilégier la récupération et la réutilisation de l’eau de pluie, la Direction générale de la santé et le Conseil supérieur d’hygiène public de France font tout pour bloquer cette évolution pourtant indispensable.
L’utilisation des eaux de pluie pour des usages domestiques à toujours existé dans l’histoire humaine. Le simple bon sens suffit à comprendre qu’arroser un jardin avec de l’eau de pluie est tout à fait naturel. De même pendant des siècles les toilettes n’avaient pas de raccordement à l’eau potable.
Aujourd’hui de plus en plus de collectivités publiques installent des systèmes de récupération de l’eau de pluie comme cela est d’ailleurs encouragé dans la loi sur l’eau. Il est même prévu des avantages fiscaux pour cela. Or dès qu’il s’agit d’utiliser ces eaux pluviales pour les toilettes, les services de l’Etat sont farouchement opposés au motif qu’il faut que ce soit exclusivement de l’eau potable. Pendant longtemps l’argument était qu’il y avait un risque pour les tous petits qui pourraient être tentés de boire l’eau ! Devant une telle aberration l’argumentation a changé. Désormais les services de l’Etat expliquent que les plombiers pourraient confondre les deux réseaux (eau potable et eau non potable) et les brancher l’un avec l’autre ! Non seulement c’est mépriser les plombiers et faire fi de leur compétence, mais c’est aussi un moyen de favoriser les multinationales qui fabriquent et distribuent cette eau potable, si précieuse et si chère…
A Paris je me bats pour que le nouveau quartier dit de l’Ecozac de Rungis soit expérimental sur ce point et que l’on puisse utiliser l’eau de pluie dans toutes les toilettes. Je crains qu’il faille encore attendre un changement de ministre de l’environnement puisque notre chère ministre Ollin a récemment déclaré « qu’à l’intérieur des bâtiments, ces utilisations sont jugées dangereuses ». Ce n’est pas avec ce genre d’argument que l’on fera baisser la consommation d’eau potable et que l’on réduira la consommation d’énergie nécessaire à sa production.