Aux côtés de Pierre Radanne qui en a expliqué les enjeux, j’ai animé 17 débats publics sur la nécessité de diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Beaucoup d’entre vous ont participé à ces réunions et je les en remercie.

Ce travail a mobilisé plus de 1500 personnes durant les 4 mois qui viennent de s’écouler.

Parmi elles, 250 se sont engagées pour jouer les « volontaires du climat » et réfléchir, durant 6 demi-journées sur les 8 thèmes clés du sujet : bâtiment, adaptation aux changements climatiques, transport de personnes, transport de marchandises, déchets et achats responsables, activités économiques, coopération, éducation, formation médias.

Entre envies de décroissance, simplicité volontaire, solutions techniques et mécanismes économiques, les sensibilités et les aspirations étaient multiples mais toujours fortement motivées et animées par l’envie de construire ensemble avec une certaine impatience mais dans le dialogue et l’écoute.

Le temps était serré mais l’attention a été maintenue entre des « experts » comme des professions du bâtiment ou des météorologues mais aussi des taxis, des entreprises de livraisons, des cirques, des sociologues, des personnes à la retraite ou des chômeurs.

Une équipe issue de l’administration et d’un prestataire a permis de « faire accoucher » les 8 groupes de travail d’une multitude de propositions qui ont été organisées et synthétisées dans un livre blanc qui vient d’être achevé et sera publié dans les toutes prochaines semaines.

Ce livre blanc est particulièrement riche et dense et je ne vous surprendrai pas en disant que sur de nombreux points il rejoint nos préoccupations et propositions. Cela montre à quel point les citoyenNEs sont convaincuEs que les changements sont indispensables même si personne ne veut être seulE à agir. La demande d’exemplarité de la Ville de Paris est très forte, de même que le souhait de voir les pouvoirs publics s’engager résolument.

Les ParisienNEs ont ainsi indiqué vouloir poursuivre et renforcer la politique de déplacement entreprise mais ont aussi souhaité une réfléxion sur le péage urbain, encore plus de vélos car eux seuls (en plus des pieds) n’émettent « quasiment » rien, des taxis plus économes (hybrides), une attention particulière aux marchandises qui constituent un poste aussi important en émissions que le transport de personnes, une carte des points de ravitaillement alternatifs, une connaissance du poids en carbone des produits qu’on achète…

Elles et ils ont souligné l’urgence d’un « plan Marshall » pour isoler et alimenter en énergies renouvelables les immeubles parisiens, la mise en place d’un contrôle de la règlementation thermique, des projets exemplaires initiés par la Ville, une agence de l’énergie pour stimuler et informer les professionnels, un lieu de démonstration des techniques de construction écologique, une carte bleue qui compte nos émissions et plus seulement notre argent, plus de verdure et des alternatives à la climatisation pour mieux vivre les chaleurs estivales qui se renforceront, une veille et une aletre sur les modifications des rythmes biologiques des plantes et des animaux dues au dérèglement climatique, le compostage des déchets des jardins et cantines, un moyen de récompenser les citoyens ou entreprises les moins émetteurs, et bien sur parce que agir ensemble c’est aussi du plaisir : une journée festive du climat.

Vous constatez comme moi que certaines de ces propositions sont en cours de mises en œuvre ou ont déjà été lancées. C’est normal car certaines décisions nécessitent des délais assez longs avant de devenir réalité et les ParisienNEs ne connaissent pas forcément tous les projets, surtout lorsqu’ils sont développés en partenariat avec d’autres collectivités locales.

Il faut maintenant passer du livre blanc des ParisienNEs au plan climat de la mairie. Celui-ci constituera le plan d’actions sur lequel la Ville s’engage, tant en termes d’objectifs que de moyens. Un calendrier de réalisations devrait être joint.

Toutes les suggestions et propositions ne seront pas obligatoirement reprises dans ce plan climat qui devrait être voté en juillet prochain car certaines nécessiteraient des modifications législatives ou réglementaires au préalable. De même certaines doivent faire l’objet de débats sans doute longs et complexes (le péage par exemple). D’autres idées seront sans doute également intégrées en provenance des éluEs.

Il faut donc que nous nous mobilisions pour transformer ce livre blanc en plan climat vert !

Al Gore et N. Hulot nous ont incontestablement rendu service en mettant en avant les enjeux du climat. A nous de poursuivre et d’amplifier cette dynamique.

Pour ma part j’ai déjà prévu quelques actions de la Mairie mais nous devons nous y mettre collectivement car les enjeux sont d’une importance capitale.

D’ici là pour avoir des nouvelles la meilleure chose est de s’abonner à la lettre du plan climat en allant sur environnement.paris.fr

Vous trouverez également toutes les informations sur le plan climat à l’adresse suivante :

http://www.paris.fr/portail/Environnement/Portal.lut?page_id=6983

PS : pour soutenir l’action du RAC (réseau action climat) j’ai repris l’idée d’éteindre le maximum de lumières dans la ville. Grâce au relais de Sylvain Garel la Tour Eiffel sera éteinte. J’ai appuyé fortement la demande d’accrocher un thermomètre géant sur la Tour mais le Maire de Paris semble assez réticent. Par ailleurs il est apparu impossible d’éteindre un lampadaire sur deux ou de diviser par deux la puissance de tous les lampadaires (qui pourtant éclairent nettement plus que cela serait nécessaire…). J’espère pouvoir faire éteindre toutes les illuminations de tous les bâtiments publics (plus de 280 !!!). Soyez vous aussi au rendez-vous le 1er février à 19h55 : éteignez toutes les lumières pendant 5 minutes là où vous serez.