Bientôt 100 000 arbres dans les rues de Paris

arbresLes plantations de nouveaux arbres à Paris se multiplient. L’objectif que j’ai fixé en 2001 est simple: atteindre les 100 000 arbres dans l’espace public parisien. Nous aurons planté en 7 ans (2001-2008) l’équivalent de ce qui a été planté en près de 40 ans, soit plus de 6400 arbres. D’abord exclusivement plantés sur les grandes artères, les arbres trouvent désormais également leur place dans les petites rues. Avec déjà près de 97 000 arbres en ce début 2007, on peut dire que l’objectif des 100 000 arbres sera atteint fin 2009. Ensemble, les arbres d’alignement représenteraient 250 ha de surface plantée !

Plus globalement, Paris compte près de 490 000 arbres si l’on considère les jardins publics et privés, les cimetières, les talus du périphérique, les cours des écoles, les stades et autres complexes sportifs et, bien sûr, les deux poumons verts parisiens: les Bois de Vincennes et de Boulogne. En 2000, il n’y avait que 478 000 arbres, soit un accroissement total de 12 000 arbres.

Il arrive évidemment que l’on m’interroge sur la politique d’abattages des arbres existants. Ceux-ci font l’objet d’un examen annuel et en fonction de leur état sanitaire, une proposition d’abattage peut être effectuée. Dans ce cas, les avis du maire d’arrondissement et du préfet de police sont sollicités. Si l’avis est positif, on appose une information sur l’arbre pour indiquer son prochain abattage. Seuls les abattages en urgence pour raisons de sécurité échappent à ce dispositif.

Sur le plan de la biodiversité, un gros travail a été produit pour multiplier les essences d’arbres plantés. Au total, plus de 150 essences différentes sont présentes à Paris dont des essences qui avaient disparu comme l’orme sur le boulevard Magenta. Cette diversification (70 nouvelles essences sont venues enrichir la palette végétale ces dernières années) permet de réduire la fragilité du patrimoine arboré vis-à-vis des épidémies. Des essences comme le poirier à fleur, le lilas des Indes, les noisetiers de Byzance ou les arbres de Judée trouvent désormais leur place à côté des traditionnels platanes, marronniers, tilleuls et sophoras qui représentent cependant encore 78% du total des arbres d’alignement.

Je pense qu’il est bon de rappeler certains bienfaits des arbres : ils constituent des refuges pour les oiseaux, absorbent du CO2, permettent d’augmenter l’hygrométrie, donnent une sensation de fraîcheur et jouent un rôle de filtre vis-à-vis des pollutions microbiennes. Les deux bois de Boulogne et Vincennes (avec leurs 300 000 arbres) sont également considérés comme des puits de carbone : ils permettent à la ville d’absorber 3 000 tonnes de carbone par an. C’est le seul apport positif de Paris au changement climatique mesuré par le bilan carbone parisien. Les deux Bois ont chacun fait l’objet d’un plan de gestion arboricole qui formalise les principes de gestion de ces massifs forestiers pour les 15 prochaines années. Ces plans ont été validés par la Commission des sites. L’objectif, à terme, est de donner aux espaces boisés un caractère le plus naturel possible grâce à une gestion écologique.

Les températures anormalement clémentes de cet hiver ne sont pas sans perturber les arbres qui pour certains commencent à bourgeonner. De même, les périodes de canicule et de sécheresse apportent un stress aux arbres. En milieu urbain, un arbre vit en moyenne 80 ans dans les rues et 120 ans dans les bois parisiens.

La Ville a décidé par ailleurs de lancer un programme de plantation de 2000 ha de reboisement dans un pays du sud sur six ans, même si avant de compenser le carbone il faut bien évidemment éviter de l’émettre, et éviter la déforestation.

Par ailleurs la Ville privilégie dans tous ses marchés les bois d’origine locale et limite ses achats de bois d’origine tropicale à des forêts gérées durablement (respect des habitants et de la biodiversité.) selon le label FSC (Forest Stewardship Council), internationalement reconnu comme le plus fiable. C’est le cas, par exemple, du bois utilisé pour le nouveau jardin d’Eole (18e), qui ouvrira au public en mars prochain.

Quand on se souvient des temps où les écologistes allaient s’attacher aux arbres pour protester contre des projets de centres commerciaux (rue St Martin, dans le 4e) ou d’élargissement de grands axes (quai d’Austerlitz, 13e), on mesure le chemin parcouru ! Plus qu’une simple végétalisation supplémentaire, l’arbre de rue est redevenu une des pièces maîtresses du patrimoine de Paris. Un patrimoine Vert.

Une réflexion au sujet de « Bientôt 100 000 arbres dans les rues de Paris »

  1. Bonjour
    si jamais vous cherchiez un endroit où planter quelques arbres , pensez au carrefour des rues Tarbé et Saussure.
    Cela remplacerait agreablement les bandes de peinture blanche actuellement sur le sol.
    (dommage que je ne puisse copier/coller une photo de cet rndroit dans ce commentaire mais je pourrais vous en faire parvenir si vous me donnez un e-mail)
    Salutations

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