Vingt cas de légionellose, dont deux mortels, ont été identifiés cet été aux abords de la gare d’Austerlitz. Sont incriminées des tours aéro-réfrigérantes utilisées pour assurer la climatisation de bâtiments de bureaux dans le secteur.

Cet épisode illustre une fois encore les dangers de la climatisation : l’air circule en circuit fermé dans les tours aéro-régrigérantes, ce qui favorise la prolifération des bactéries.

Sur le plan environnemental, la climatisation pose également de gros problèmes. Elle représente d’ores et déjà 7% de la consommation énergétique des bâtiments du tertiaire avec un impact climatique certain. Ces installations rejettent également des composés fluorés issus des fuites de fluides réfrigérant. Leur effet sur le réchauffement est très puissant (jusqu’à plusieurs milliers de fois l’effet du CO2, selon le gaz fluoré considéré ). Certains gaz, les plus anciens, comme le R22, utilisés dans des installations existantes, détruisent la couche d’ozone.

C’est pourquoi notre action contre le développement de la climatisation est constant depuis 2001. Un débat exposant les meilleures techniques pour se passer de climatisation a été organisé en juillet 2004 avec, notamment, Yves Cochet et Thierry Salomon du réseau négawatt. Le cahier des recommandations environnementales, joint au PLU, incite également les constructeurs à utiliser d’autres techniques pour gérer la température de leurs bâtiments. La brochure Bien vivre l’été propose également des solutions pour se passer de climatisation individuelle.

Les grosses installations comme les tours aéro-réfrigérantes sont des « installations classées pour la protection de l’environnement » sous le contrôle de l’ Etat. A ce titre, le préfet demande l’avis du Conseil de Paris dans le cadre de la procédure d’autorisation. Je propose généralement au Conseil de Paris d’émettre un avis négatif sur ces projets et j’insiste pour que de nouvelles techniques de rafraîchissement soient utilisées (pompe à chaleur réversible, puits canadien, végétalisation du bâti…).

En réponse à un projet de l’UMP, j’ai proposé le voeu ci-dessous au Conseil de Paris, qui l’a adopté aujourd’hui à l’unanimité.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, je vous conseille le livre « Fraîcheur sans clim », de Claude Aubert et Thierry Salomon, aux éditions Terre Vivante. Les Espaces Info Energie parisiens organisent sur demande des présentations sur la question. Plus d’informations sur environnement.paris.fr

Conseil de Paris du 26 septembre 2006

Vœu de l’exécutif relatif aux tours aéro-réfrigérantes

Considérant les cas récents de légionellose aux abords de la gare d’Austerlitz liés à la présence de tours aéro-réfrigérantes.

Considérant que la climatisation à Paris ne doit être utilisée que dans des cas exceptionnels alors qu’elle se développe pour des raisons de qualité architecturale médiocre et de mauvaise isolation thermique.

Considérant que des nouvelles techniques sont en cours d’expérimentation au forum des Halles qui visent à faire disparaître la possibilité de diffusion de légionelles.

Le Conseil de Paris émet le vœu :

1. que soient entrepris par l’Etat et en lien avec la Ville de Paris, une analyse et un état des lieux très détaillés des installations existantes aménagées en accord avec les services de l’Etat au titre des ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement). Cet état des lieux et cette analyse intégreront la nature des gaz frigorigènes utilisés.

2. qu’en attendant les conclusions de ces travaux, les avis du Maire de Paris soient négatifs et les autorisations préfectorales pour de nouvelles installations soient suspendues.

• que le Préfet de Police donne des instructions dans ce sens aux services de l’Etat responsables des ICPE.
• que la ville de Paris soit immédiatement informée de tout problème sanitaire lié au fonctionnement de ces installations.