Les journaux viennent de nous apprendre que Jacques et Bernadette Chirac ont été à leur tour victime de la fin de la trêve hivernale. Ils sont sommés de quitter les lieux qu’ils occupent dans un délai très court, avant le 16 mai. A défaut le concours de la force publique pourrait être requis pour les expulser.
Heureusement, la lutte contre la fracture sociale prônée par le Président de la République et le droit opposable en matière de logement permettent aujourd’hui que la solidarité nationale et même internationale, évite à ce couple de se retrouver à quelques pas de leur ancien domicile, sous les ponts de Paris.
La générosité d’un ami qui accepte de mettre gracieusement à leur disposition un mini appartement vide de 180 m² le long de la Seine, en face du Louvre, va les tirer de ce mauvais pas. Ils pourront ainsi continuer à ne pas payer un loyer. Il est important en effet de ne pas mettre en péril un couple qui n’a pas payé de loyer depuis plus de 40 ans et qui n’a donc pas l’habitude de gérer un budget dans lequel le poids du loyer représente une part importante.
Imaginons ce qui se serait passé si la réquisition des logements vides dans Paris avait été réalisée ! Jacques et Bernadette Chirac auraient été obligés d’aller à la mairie du 8ème arrondissement s’inscrire comme demandeurs de logement. Ils auraient du attendre sans doute des années avant qu’une proposition leur soit faite pour un deux pièces en banlieue alors qu’ils ont toujours vécu à Paris.
Vive la République fraternelle et solidaire….
Comme je l’ai déjà écrit au Perroquet Libéré, ne pouvant plus utiliser ma voiture indispensable à l’exercice de ma profession dans Paris, pour cause de destruction de la circulation et du stationnement, je me suis expatrié loin, très loin, au Sud, dans la "Ville Rouge", dont la population souriante jouit toute l’année d’un soleil généreux et d’une joie de vivre intacte, à l’opposé de Paris.
La circulation est certes animée, mais jamais embouteillée, même le vendredi ou le samedi après midi aux pires heures de sorties du travail ou des allers retours au supermarché local.
Il est vrai qu’ici les deux roues sont nombreux, et le seraient beaucoup plus s’ils ne comportaient qu’un seul passager, heureusement on a la preuve qu’une pétoire de 50 cm3 peut aisément transporter 2 ou 3 personnes plus, éventuellement, un enfant coincé derrière le conducteur, des sacs à provision pendant de chaque côté. Ces étranges cortèges devraient plaire à Bertrand et à Denis car ils allient économie d’énergie, faible encombrement et vitesse moyenne élevée grâce à une ignorance quasi totale de la couleur des feux aux intersections.
Le plus extraordinaire est la rareté des accidents, la virtuosité des conducteurs, toujours en alerte, permet à chacun de se faufiler sans encombres, avec pour seule contrainte une limitation de vitesse à 60 km/h, dont le non-respect coûte 10 euros à payer sur le champ.
Mais venons en au but de ce courrier : au milieu de ces deux roues et voitures, circule un merveilleux ensemble: le BOURRICOT.
Omniprésent à toute heure du jour et de la nuit, toujours lent, jamais éclairé, le bourricot transporte tout : conducteur, épouse, enfants, belle mère, employés, sacs à provision, béton, meubles artisanaux, planches, ferraille, pièces détachées diverses, TOUT, TOUT, TOUT. Tout voyage sur une espèce de grande planche posée sur 4 roues voilées aux pneus lisses à la vitesse rassurante de 4 km/h.
C’est propre, c’est silencieux, ça ne tombe jamais en panne, un sac à crottes judicieusement disposé au bon endroit permet en plus de récupérer de l’engrais sans courir le risque de faire déraper les autres véhicules. C’est génial.
Voila la solution ! Je me rappelle, quand j’était petit, avoir vu à Orléans en plein centre ville des engins identiques, même odeur, même lenteur, mais quel charme ! Zéro pollution, pas de fumées, pas de klaxon, pas de batteries au plomb qu’on jette et qui polluent. Pas de rejets toxiques, bien au contraire. Pas de stress, le temps on s’en fout, de toutes façons ça arrive toujours à destination.
Mais que fait Delanoé ? que fait Beaupin ? au lieu de prendre chaque matin, chaque soir un taxi hyper coûteux aux frais des Parisiens, qu’il prenne donc une carriole, comme ça on aura un âne à l’avant et un autre à l’arrière. Il suffit d’allonger l’oreille pour signaler qu’on va tourner.
Dans une émission du dimanche soir diffusée courant 2006, la chaîne M6 nous a régalé d’un reportage sur l’artisanat de cette ville à trois heure d’avion de Paris, on y entendait le commentaire suivant: "au départ, la livraison va prendre du temps" là, surprise, la caméra, faisant le tour de la carriole, nous montre le regard d’un brave bourricot infatigable, la marchandise était destinée à la France.
Je vois déjà les services de la fourrière baupinesque en train d’embarquer ce singulier cortège, imaginez: en plus d’acquitter une contravention, une taxe d’enlèvement, une taxe de gardiennage, on devra acquitter un supplément fourrage, deux repas par jour, on gardera la merde pour la mairie. quel bonheur !: plus besoin de camion grue qui embarque deux voitures par tournée, il suffit d’une ficelle, ça marche tout seul, un seul cornac, un marcheur peut guider un train d’ânes tirant carriole à l’infini.
Cerise sur le gâteau, dès le 2e voyage, ces braves bêtes reconnaîtront l’itinéraire et se dirigeront d’elles mêmes vers la fourrière, ainsi on fera l’économie du marcheur.
La fourrière transformée en ferme. Quel joie! Paris à la campagne,
même Beaupin n’y avait pas pensé !