Roland Garros : le pire n'est jamais sûr !

Lors de la séance du Conseil de Paris du 29 mars, le Maire a lancé une procédure de révision du PLU pour permettre la réalisation de l’extension du stade.

Voici l’intervention que j’ai faite.

Monsieur le Maire,

Comme vous l’aviez annoncé après le choix de la FFT vous voulez allez vite dans la mise en œuvre du funeste projet d’extension du stade de Roland Garros sur les serres d’Auteuil.

Vous nous proposez donc aujourd’hui de réviser le PLU pour permettre le rehaussement des courts ainsi que vous l’avez proposé à la FFT alors même qu’elle ne souhaitait couvrir que le court Central.

Votre exposé des motifs ne peut se lire sans réagir. En effet vous poursuivez dans certaines affirmations non conformes à la réalité. Ainsi vous continuez à prétendre que la Commission des sites aurait donné un avis favorable au projet. Je cite donc le compte rendu officiel : M. Munch, préfet, « rappelle que ce vote ne préjugera pas des positions que la Commission sera amenée à prendre au moment de l’examen du projet lui-même ».

De même vous affirmez que la « totalité des collections sera conservée au sein des sites du Jardin botanique de Paris ». Pourtant des instructions très fermes ont été données aux jardiniers de procéder au déménagement des plantes en privilégiant le transfert à Rungis, site qui n’appartient évidemment pas au Jardin Botanique.

Enfin vous indiquez de façon subreptice dans l’annexe 2 le périmètre de l’opération. Et là surprise, vous intégrez l’intégralité du stade actuel, l’intégralité des Serres d’Auteuil, l’intégralité du Square des Poètes et même le square du Tchad sans oublier le stade Georges Hébert dans la zone pouvant atteindre 31m de hauteur.

Nous comprenons parfaitement qu’il faut faire peur au Maire du 16ème arrondissement qui est prêt à tout par crainte d’avoir des logements sociaux sur ce site en cas de départ de Roland Garros, mais avouez que la ficelle est un peu grosse. Quel besoin d’aller aussi haut en dehors des deux courts à couvrir ?

Comment voulez-vous que quiconque vous fasse confiance sur ce projet avec une telle proposition ?

Par ailleurs votre délibération est pour le moins curieuse en termes de contenu.

Vous nous dîtes que le code de l’urbanisme admet que deux procédures de modification ou révision puissent être menées conjointement. Fort bien. Mais de là à ne pas indiquer dans la délibération sur la révision le contenu de cette révision, en disant que cela figurera dans le projet de modification qui sera prochainement mis à l’enquête…

C’est très nouveau. Une délibération qui ne dit rien de son contenu et qui renvoie à une autre qui elle-même soumise à incertitude. Vous auriez voulu fragiliser l’ensemble du dispositif que vous n’auriez pas pu faire mieux. Je pense que les juristes vont s’en donner à cœur joie.

Pour en revenir au projet vous envisagez une simple mise à disposition de plaquettes d’information du public et une seule réunion publique de concertation. Faut-il que vous ayez peur des réactions.

Vous n’ignorez pas que la construction d’un équipement susceptible d’accueillir 5000 personnes ressortit d’autres procédures que vous passez volontairement sous silence. Croyez-vous réellement que personne ne le sait et que vous pourrez mener tranquillement à bien ce projet sans que la loi soit respectée ?

Il est fort dommage que depuis le début, la réalité des procédures, leur complexité, la durée induite, aient été sciemment omises ou dissimulées pour obtenir le choix de la FFT et que dans le même temps une note blanche ait été largement distribuée soulignant les mêmes procédures pour un autre site.

Roland Garros et le Grand Paris aurait pu faire bon ménage.

Vous avez choisi le petit Paris.

Vous avez choisi le refus de la concertation.

Vous avez choisi l’affrontement avec toutes les associations parisiennes, environnementales, horticoles, de parents d’élèves et la commune limitrophe.

Nous savons que ce projet est comme le coureur de 110 mètres haies sur sa ligne de départ.

Nous savons que chaque obstacle n’efface pas l’obstacle suivant.

Nous savons que le bon sens et l’intérêt général finiront par l’emporter.

C’est pourquoi nous voterons résolument contre cette délibération qui sera bien naturellement soumise au contrôle de légalité.

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