Décidément la décision de Bertrand Delanoë de soutenir le projet de Sarkozy et Hortefeux d’installer 1000 caméras de vidéosurveillance à Paris ne passe pas au sein de la gauche. Bien sur, il a imposé la discipline de vote au sein des élus socialistes parisiens à l’exeception notable et courageuse de Marie Pierre de la Gontrie mais dans le reste du PS les critiques sont vives. Il suffit de lire les déclarations du responsable national à la sécurité du PS ou du courant Utopia.

Discours sécurité Sarkozy : « deux ans d’échec, deux heures en banlieue » (PS) PARIS, 24 nov 2009 (AFP) –

Le PS a jugé mardi que la sécurité « selon Nicolas Sarkozy », c’est « deux ans d’échec, deux heures en banlieue », après le discours prononcé par le chef de l’Etat lors de son déplacement mardi en Seine-Saint-Denis.
Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national du PS à la sécurité, estime dans un communiqué que « les résultats de Brice Hortefeux en matière de sécurité sont si mauvais que Nicolas Sarkozy est contraint à quelques mois des élections régionales, de faire croire qu’il reprend la main sur la sécurité ».
Pour le PS, le problème, « c’est que deux heures dans des lycées de banlieue parisienne, cela ne rattrape pas deux ans d’échec! ».
Le PS met en parallèle « la ritournelle connue des annonces tous azimuts, vidéosurveillance et moyens nouveaux pour la police », et « la réalité sur le terrain qui contredit le geste présidentiel ».
Sur la vidéosurveillance, « aucune étude fiable et indépendante ne démontre aujourd’hui l’efficacité de ce dispositif hors de situations bien particulières », jugent les socialistes qui ironisent sur les « moyens nouveaux pour la police et la gendarmerie », évoquant les « 2.744 emplois de policiers et gendarmes supprimés dans le budget 2010 » et les « 11.400 (qui) le seront d’ici à 2013 ».
« Nicolas Sarkozy souhaite reprendre une vieille méthode qui par le passé lui a réussi », juge le PS, pour qui « la dégradation sur le front de la sécurité est telle que cette méthode ne trompe plus personne ».

Mouvement Utopia www.mouvementutopia.org
Communiqué du 26 novembre2009
Delanoë, « bras armé » (de caméras) de Sarkozy à Paris?
Pendant que Nicolas Sarkozy réveille les électeurs du Front National sur fond de déclarations sécuritaires en vantant les mérites de la vidéosurveillance, le maire de Paris, Bertrand Delanoë répond positivement en proposant au Conseil de Paris la mise en service de plus de 1000 caméras de surveillance dans les rues de la capitale !
Cette mesure liberticide prise conjointement avec le Préfet de Police a été condamnée notamment par les élus Verts parisiens qui ont déposé 1000 amendements mettant en avant :

• · Le caractère inefficace de cette décision concernant la lutte contre la délinquance,
• · Son coût exorbitant: 5 millions d’euros de contribution pour la Ville et manque à gagner de 60 millions d’euros sur 15 ans par exonération des droits de voierie.

De nombreuses associations, réunies au sein du « Collectif Démocratie et Libertés » dénoncent avec raison « la mise en place d’un contrôle généralisé des individus, sans avoir aucune garantie sur l’utilisation des images enregistrées ».
Utopia, mouvement transparti de gauche, présent aussi bien au PS, au Parti de Gauche, que chez les Verts, invite les militants de tous les partis de gauche à interpeller leurs dirigeants au niveau local et national pour que soit condamnée cette décision sécuritaire.
Delanoë, serait-il devenu le « bras armé » (de caméras) de Sarkozy à Paris ?
UTOPIA dénonce cette mesure électoraliste, inefficace et dangereuse contraire aux valeurs que nous défendons.
Nous invitons également tous les citoyens à se mobiliser en interpellant leurs élus afin que s’organisent localement des débats citoyens autour de ces questions de liberté et de sécurité.
A l’heure où pèsent pour les plus défavorisés des menaces sur le logement, à l’heure où les libertés fondamentales comme le droit d’asile ou l’accueil des étrangers sont bafouées, il est urgent de changer de perspective dans l’analyse du droit à la sécurité et des réponses citoyennes à y apporter.
Utopia interpelle les partis et les citoyens et invite au débat, à la vigilance et à la mobilisation.