La quasi-totalité des médias a relaté l’incident qui s’est passé au salon de l’agriculture. Un visiteur ayant refusé de lui serrer la main, N. Sarkozy l’a injurié copieusement devant une caméra du Parisien.fr qui s’est naturellement empressé de diffuser la vidéo.
Ce qui est pourtant étonnant ce n’est pas la réaction de N. Sarkozy en face de son opposant. Il s’était déjà illustré lors de son déplacement vers les marins pêcheurs en grève, menaçant même l’un d’entre eux. Non, ce qui est le plus frappant, c’est que personne ne fait le lien entre ce type de réaction et le discours du même Président qui fait la morale à tout bout de champ. C’est lui qui rappelle que la première des règles à rétablir en banlieue c’est le respect. Quel respect ? Si on n’est pas capable de se dominer dans une situation aussi simple à gérer pour toute personne normalement constituée, que doit-on imaginer pour la même personne qui vivrait 15 fois par jour un contrôle de police aussi répétitif qu’inutile ? De même le Président de la République a rappelé il y a peu son credo : il est convaincu que les curés seront toujours mieux placés que les instituteurs pour enseigner la morale aux enfants. Lui qui est allé voir le Pape, qui envisage de remettre en cause la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, qui laisse sa directrice de cabinet flirter avec l’innocence supposée des sectes, comment ose-t-il se référer à sa foi et se comporter ainsi ? Un proverbe chinois dit que « le poisson pourrit toujours par la tête ». C’est hélas aussi vrai pour la République.