Accord UMP-Delanoë : une faute politique et un déni de justice !

Le Canard Enchaîné a révélé dans son édition du 25 août que le Maire de Paris et l’UMP avait conclu un accord pour que les sommes dues à la Ville au titre des emplois fictifs soient prises en charge pour l’essentiel par l’UMP en contrepartie d’un retrait de la constitution de partie civile de la Mairie.

C’est tout à la fois incompréhensible et inacceptable.

Incompréhensible !

La décision du Maire de conclure un tel accord constitue à l’évidence une faute politique dans le contexte actuel. Comment protester contre l’affaire Woerth-Bettencourt-Sarkozy, véritable mélange des genres entre finance et politique, et accepter une transaction politique dans l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris ?

A l’évidence, aux yeux de grand public, cela apparaît comme un arrangement « entre amis », comme une connivence entre partis politiques, favorisant ainsi le populisme et le « tous pourris », et accréditant l’idée que les politiques sont au-dessus des lois.

Certes je peux comprendre la volonté du Maire de Paris de récupérer les sommes indument prélevées sur les impôts parisiens, mais j’aurais préféré qu’il attende que ce soit la justice qui l’impose. Soit il est convaincu qu’il y a bien eu des emplois fictifs et dans ce cas J. Chirac sera condamné à rembourser les salaires tout comme A. Juppé l’a été en son temps, soit il pense qu’il est innocent. Or le juge d’instruction a déterminé ce montant à rembourser les salaires, ce qui laisse clairement entendre qu’il y a bien eu emplois fictifs.

Inacceptable !

Le paiement par l’UMP est un artifice. L’essentiel des recettes de l’UMP provient du financement public donc de nos impôts. Autrement dit ce sont les contribuables de toute la France, y compris de Paris, qui vont payer à la place de J. Chirac. En quoi y a-t-il remboursement ? C’est totalement scandaleux et peu étonnant de la part de l’UMP de s’engager dans un tel processus. Pour un socialiste supposé défendre l’intérêt général contre les intérêts particuliers ce n’est pas normal.

Au moment où la demande de morale et d’éthique en politique est particulièrement forte, ce type de petit arrangement favorise les discours populistes de l’extrême-droite. Le PS n’a rien à y gagner et malgré la nécessité de récupérer 2,2 millions d’euros le prix à payer est disproportionné.

J’ose espérer que le Maire de Paris se rendra compte que c’est une voie sans issue et qu’il faut en revenir à la procédure normale qui consiste à laisser la justice faire son travail.

Quelques liens :

Le Monde, Libération et encore Libération, Le Parisien

Laisser un commentaire