La constitution du premier gouvernement de N. Sarkozy apparaît à l’évidence comme une réussite. Débaucher quelques personnalités de gauche notamment B. Kouchner et M. Hirsch tout en nommant le président du groupe UDF à l’Assemblée nationale pourrait laisser penser que N. Sarkozy modernise la vie politique.
Cependant lorsqu’on examine ces nominations, force est de constater qu’elle relève davantage d’une opération de communication politicienne à la veille des élections législatives que d’une volonté d’ouverture comme le prétend le président.
En effet, lorsque l’on veut s’ouvrir on ne traite pas avec les plus opportunistes du camp opposé, mais on prend des personnalités incontestées et on discute d’abord du contenu des politiques à mener. Or, en l’espèce, N. Sarkozy a rappelé à satiété que ce serait son programme de la présidentielle qui serait à mettre en œuvre. Dans ces conditions comment comprendre l’acceptation par B. Kouchner ? Ne prétendait-il pas pendant la campagne que N. Sarkozy était dangereux car d’extrême droite ? De plus la création d’un Conseil national de sécurité d’une part et le rattachement du co-développement au ministère de l’identité nationale d’autre part, vident le ministère des Affaires étrangères de la plupart de ses prérogatives. B. Kouchner va devenir le simple porte-parole du Président de la République pour les relations extérieures. Trahir son camp (puisqu’il prétend qu’il est toujours de gauche) pour un tel poste ne peut que décrédibiliser davantage les responsables politiques.
J’ai été surpris hier, lors de ma campagne pour les législatives dans le 17ème arrondissement de Paris, par les commentaires. Personne ne soutient ce choix et au contraire c’est la réprobation totale.
La seule certitude c’est que plus personne ne pourra faire confiance à un tel personnage dont chacun peut mesurer aujourd’hui la sincérité de ses engagements.