La ville de Paris a quasiment offert à la FFT le site de Roland Garros sans contreparties, allant même au devant des moindres désirs de la FFT.
Aujourd’hui c’est au tour du Stade Français d’être bénéficiaire de cette largesse. Voici l’intervention que j’ai effectuée au nom des éluEs écologistes.
Monsieur le Maire, mes cherEs collègues,
Après les cadeaux pharaoniques faits à la FFT, voici venu le temps du Stade Français.
Tout d’abord un cadeau incroyable d’un stade très cher, près de 200 millions d’euros pour une dizaine de matches par an. Sans compter évidemment les investissements qui ont été consentis à Charléty pour permettre au Stade Français d’y jouer pendant les travaux de Jean Bouin.
Un stade qui apparait aujourd’hui totalement surdimensionné.
En effet, le Président du Stade Français reconnait lui-même qu’il n’espère même pas aller au-delà d’un taux de remplissage du stade de 70% soit environ 14000 spectateurs. Nous aurons donc un stade avec 6000 places vides qui auront pourtant coûté très cher aux contribuables.
Mais même ce nombre de 14 000 spectateurs apparaît comme particulièrement optimiste.
Si l’on s’en tient à la saison actuelle, la moyenne est de 4 400 spectateurs pour tous les matches joués à Charléty. On voit mal pourquoi cela serait multiplié par plus de 3 automatiquement dès lors que les matches se dérouleraient à Jean Bouin.
Nous avons bien noté la tentative assez maladroite de rappeler la fréquentation du Stade de France.
Outre le fait qu’il y a une inflation assez subite de cette fréquentation puisque les chiffres publiés sur le site du Stade Français indiquent un nombre variant de 51 000 à 70 000 spectateurs, il faut souligner que cette fréquentation ne saurait être mise à l’actif des seuls matches de rugby.
Ainsi le dernier show du 4 novembre, comprenait un concert, un spectacle de basket acrobatique, un défilé de plus de 1000 enfants de toute l’Ile de France, une revue des Doris Girls du Moulin Rouge et, enfin, un feu d’artifice.
Dire que la fréquentation est liée au seul match est donc pour le moins abusif.
D’ailleurs dans un éclair de lucidité la délibération reconnait que les prévisions étaient trop optimistes et avaient sous estimé la conjoncture économique.
Ceci explique évidemment un montant de redevances assez faibles même si elles semblent tout à fait exorbitantes par rapport à celle dont bénéficie la FFT pour Roland Garros, soulignant ainsi le scandale que constitue cette concession.
Nous sommes en effet très loin du montant que préconisait le rapport de l’Inspection générale.
Si on y ajoute ou plutôt on soustrait des redevances le montant de la subvention soit 823 225€ on n’est pas loin de la gratuité puisque sur la base de la fréquentation réelle le montant des redevances ne sera sans doute très supérieur à cette somme.
Nous constatons avec étonnement qu’avec une constance certaine l’adjoint chargé des sports privilégie le sport business tandis qu’il n’hésite pas à augmenter de façon considérable les tarifs d’accès aux gymnases pour le sport de proximité.
Chacun ses choix mais il est vrai que nous étions habitué à un autre discours de la part du Parti communiste. Les actes seuls comptent.
J’ajoute que décidément, concernant Jean Bouin, tout est étrange.
La délégation de service public concernant le parking laisse perplexe. L’attributaire prévoit une présence humaine deux heures par jour seulement. En cas de besoin il sera fait appel à de la sous-traitance pour assurer un minimum d’effectif sur le site. La redevance fixe sera de 0€ pendant les 3 ans de la concession.
Jusqu’où ira-t-on concernant Jean Bouin ?
Jusqu’où ira-t-on dans les erreurs, les cadeaux, les faveurs ?
Il est temps de revenir à des pratiques plus conformes à l’esprit qui n’aurait jamais du être abandonné : privilégier le sport de proximité et populaire, être exemplaire dans les attributions de concessions et de délégations de service public, assurer la transparence en toute circonstance.
Nous voterons contre cette délibération qui ne correspond pas à ces valeurs.