La Ville de Paris s’est lancé dans un programme appelé Paris Santé Nutrition, visant à lutter contre la mal bouffe.
Mais qu’en est-il de la qualité des produits alimentaires fournis par les cantines et restaurants de la Mairie de Paris ?
Lors du Conseil de Paris du 24 septembre j’ai posé la question suivante :
Question d’actualité du groupe EELVA, posée par Yves CONTASSOT au Maire de Paris relative aux mesures envisagées concernant les risques liés aux OGM
Le 19 septembre dernier, les résultats d’une étude sur les OGM menée par l’équipe du professeur Séralini ont été rendus publics. Au cours de cette étude, la consommation de maïs GM NK 603 de Monsanto a été testée sur 200 rats. Ce type de maïs est modifié afin d’introduire un gène de résistance à un herbicide total, le glyphosate, principe actif du très connu Roundup de la même firme.
La nouveauté de cette étude réside dans la durée de l’expérimentation 2ans, alors qu’en vue d’obtenir une autorisation de mise sur le marché pour une plante GM, les semenciers doivent la tester sur une espèce animale pendant trois mois seulement. Les résultats de ces tests étant bien sûr classés « secret industriel ».
De précédentes études avaient déjà montré la toxicité des plantes GM dès trois mois de tests, ce qui avait en partie motivé la décision d’appliquer le principe de précaution aux OGM et d’appliquer une clause de sauvegarde afin d’interdire la culture des OGM en France.
Ces inquiétudes sont donc aujourd’hui largement confirmées : les rats de cette nouvelle étude présentent des pathologies lourdes au 13e mois avec une fréquence 2 à 5 fois supérieure à celle des populations-test.
À ce jour en France, les plantes GM sont fréquemment utilisées dans l’agro-alimentaire ou pour nourrir les animaux d’élevage : 2/3 du soja importé pour nourrir le bétail en France est transgénique et 80% des animaux d’élevage sont nourris avec des OGM. On trouve donc dans le commerce des dérivés de plantes GM : chips ou pétales de maïs, amidon de maïs dans les plats cuisinés, huile de colza, préparations à base de soja, mais aussi sous forme d’additifs ou de supports d’arômes. L’étiquetage n’est obligatoire qu’à partir d’une teneur de 0,9% en OGM dans les produits alimentaires.
Réponse de Jean-Marie Le Guen, adjoint chargé de la santé :
La Ville de Paris applique la loi et continuera à l’appliquer. Il y a plus grave que les OGM : l’obésité.
Difficile d’être moins actif en matière d’application du principe de précaution.
La consommation humaine de plantes GM est donc courante en France malgré les interdictions de production. Cette consommation n’est pas sans risque, que ces plantes soient consommées directement ou indirectement via la consommation de viande.
La Ville de Paris spécifie dans certains de ses marchés publics (crèches) et dans les conventions avec certains de ses partenaires (caisse des écoles) que les produits alimentaires fournis doivent seulement être exempts d’OGM et de leurs dérivés.
La Ville a lancé en février 2010 le programme Paris Santé Nutrition (PSN) pour l’éducation nutritionnelle afin de lutter contre l’excès de poids, résultant notamment de la consommation de produits transformés trop gras et trop sucrés. Les snacks des distributeurs sont parmi les produits de l’agro-industrie les plus à même de contenir des dérivés de plantes GM, mais aucune restriction n’y est appliquée quant à la présence d’aliments GM.
Les éluEs EELVA souhaitent connaître :
- • les adaptations prévues pour le programme PSN afin de limiter la consommation de produits alimentaires contenant des OGM par les usagers des établissements recevant du public et disposant de distributeurs de snacks ;
- • les mesures que le Maire de Paris s’engage à prendre à titre conservatoire afin de suspendre toute consommation d’aliment GM (ou dérivé) dans l’ensemble des restaurants collectifs dépendants de la ville et du département de Paris.