Autolib' est-il mort-né ?

Malgré tous les indicateurs soulignant les probabilités les plus pessimistes de voir le projet de voitures en libre service (Autolib’) réussir à Paris, le Maire s’entête et veut passer en force, pratiquant une politique de l’autruche aussi inefficace qu’inquiétante.

Différents rapports officiels viennent ainsi de souligner les risques de la filière des véhicules électriques et le ministère de l’environnement vient même de publier des recommandations tout à fait alarmantes en matière de sécurité.

Conscient des risques existant déjà dans des appareils plus simples (lecteurs de DVD, chargeurs de téléphone, etc.) qui ont quelques fois tendance à s’enflammer un peu facilement, le ministère à confié à deux organismes le soin d’examiner les dangers potentiels des véhicules électriques.

L’UTAC (Union Technique de l’Automobile, du motocycle et du Cycle) et l’INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) ont publié un rapport dont le resultat est stupéfiant.

Les auteurs de l’étude mettent en évidence les faiblesses des batteries tout au long de leur cycle de vie, de la fabrication à l’élimination, et les risques importants liés à leur recharge.

Le ministère ne s’y est pas trompé puisqu’à peine quelques jours après la remise du rapport, il a émis une série de recommandations importantes.

Or parmi celles-ci figurent notamment la nécessité de n’utiliser que la charge lente, soit environ 10h pour recharger une batterie. Cela obère évidemment toute capacité de disposer d’une flotte disponible pour le projet Autolib’ qui repose sur une charge rapide des batteries (quelques heures à peine) pour ne pas immobiliser les véhicules.

De même le ministère recommande de limiter strictement le stationnement dans les parkings et notamment le regroupement des véhicules électriques dans un espace restreint. C’est pourtant cela qui a été prévu pour le cahier des charges d’Autolib’, avec la moitié des véhicules garés dans 200 parkings !

Le choix de la Mairie de Paris va donc être simple : ou bien enfin admettre qu’Autolib’ était une fausse bonne idée, ou prendre les mesures techniques indispensables pour aménager les parkings tel que le recommande le ministère, plombant ainsi un peu plus la rentabilité financière du projet.

A moins que le Maire de Paris passe encore une fois outre à ces inconvénients et à ces risques, quitte à les faire supporter par les personnels et les usagers des parkings.

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