Quand une question est mal posée, les réponses sont forcément incompréhensibles pour la plupart des gens.
Dans le cadre des élections régionales, les journalistes se contentent de demander si on est pour ou contre un péage à Paris.
Comment peut-on répondre simplement à une question aussi vaste ?
De quel péage urbain parte-t-on ?
Du système romain ? Il ne concerne qu’une zone très restreinte, ne fonctionne en semaine que de 8h à 18h, pas le week-end, concerne aussi les deux roues motorisées.. Il ne s’agit pas réellement d’un péage puisque seuls les véhicules autorisés peuvent entrer dans la zone.
Du système londonien ? Il touche toutes les voitures mais ignore les deux roues ? Il fonctionne de 7h à 18h30 sauf week-ends et jours fériés. Une fois payé 12€ on peut entrer et sortir autant de fois que l’on veut de la zone sous péage ! Les résidents ont une remise.
Du système de Stockholm ? Mis en place par la Gauche et décrié par la Droite, cette dernière s’est empressée de le maintenir une fois élue. Il s’appuie sur une étude très détaillée menée par une élue Verte qui a montré que les utilisateurs des véhicules entrant en ville étaient majoritairement des cadres supérieurs ? Il fonctionne de 6h40 à 18h29 aussi bien à l’entrée qu’à la sortie du lundi au vendredi.
D’autres systèmes comme Singapour, Milan (tarifs et accessibilité en fonction du niveau d’émission de CO²), etc.
Dans certains cas les recettes sont fléchées pour l’amélioration du transport en commun, dans d’autres c’est une simple recette supplémentaire pour la ville.
La difficulté pour Paris c’est que le débat n’a jamais eu lieu au sein des Verts franciliens pour savoir ce qui pourrait être fait sinon un péage sur les autoroutes ce qui reporte ipso facto la circulation sur la voirie secondaire donc au milieu des habitations.
Il n’y a jamais eu d’études sérieuses et incontestables sur les classe sociales qui utilisent leur voiture pour venir dans Paris selon les créneaux horaires. On imagine bien que très tôt le matin ce sont plutôt des personnes qui n’ont pas le choix : éboueurs, personnels soignants, etc.
En revanche vers 9h on pense plutôt que ce sont les classes moyennes voire moyennes-supérieures. Dans l’après-midi on voit plutôt des personnes qui font du shopping, etc…
Bref, les arguments sur la discrimination sociale mériterait d’être affinée car on peut très bien moduler les tarifs (de la gratuité à un niveau élevé) en combinant horaires et émissions de CO². De plus les nouvelles techniques permettent de définir des maxima d’utilisation par véhicule en combinant différents critères. La question des recettes doit aussi être posée mais nul doute qu’il faudrait que toute recette de péage soit automatiquement affectée à l’amélioration des transports en commun.
Qui a fait des calculs ?
On dit qu’il y a près d’un million de véhicules qui entrent et sortent de Paris intra muros tous les jours. Si ce chiffre est exact, avec un montant même minime d’un euro par jour, cela ferait environ 260 millions d’euros par an ! (Je ne compte que les jours ouvrables).
Pour ma part, je serai assez favorable à un péage qui prendrait en considération un certain nombre de critères :
- – le principe de zones sous péage aussi bien à Paris que dans d’autres communes autour de Paris : les centres villes seraient soumis à péage dans les mêmes conditions pour qu’ils soient préservés des circulations de transit,
- – le paiement ne serait en vigueur que dans certains créneaux horaires pendant lesquels l’offre de transports collectifs est satisfaisante et pour éviter de pénaliser celles et ceux qui n’ont pas le choix compte tenu de leurs horaires de travail,
- – le paiement aussi bien à l’entrée qu’à la sortie des zones sous péage,
- – la prise en considération du niveau d’émission des véhicules dans le niveau de tarification,
- – l’affectation exclusive des sommes collectées au développement des transports en commun,
- – l’expérimentation pendant une année avant une décision définitive,
- – l’approbation par référendum de la décision finale.
Alors chiche on lance une étude sérieuse ?
taxer les automobilistes pour restreindre l’accès aux villes, c’est tout ce que vous avez trouvé Mr Contassot? Vous ne trouvez pas qu’on paie déjà assez comme ça? Vous faites quoi de la liberté de circulation???
Les ayatollahs verts comme vous, on n’en veux pas !!!
Voilà bien le comble de l’égoïsme : liberté de circuler à n’importe quel prix y compris celui d’empoisonner les autres par la pollution. Moi je considère que le droit de respirer un air pur et sain est tout autant important. J’ajoute qu’il est inscrit dans la constitution à travers la charte environnementale.