Après l’incendie qui a détruit les bâtiments du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, la Préfecture de police a déposé un permis de construire pour un bâtiment provisoire en attendant la reconstruction du principal bâtiment.
Le CRA étant dans le bois de Vincennes, la commission des sites doit donner un avis sur le projet au regard de la réglementation sur les sites classés.
Il est très difficile dans ce genre d’instance d’évoquer les questions politiques puisque les seuls critères de décision doivent porter sur le respect ou non du site, de la réglementation, du paysage, de l’intégration paysagère, etc.
La commission comprenant de très nombreux représentants de l’Etat il est assez rare qu’un projet porté par celui-ci n’obtienne pas une majorité. Mais il arrive que les personnes qualifiées (architectes, paysagistes, historiens de l’art, etc.), les représentants des associations, les élus parisiens, puissent faire pencher la balance.
A ma grande joie c’est ce qui s’est passé aujourd’hui et le projet a été rejeté par 11 voix contre 9.
Intervenant le premier, j’ai évoqué l’impact défavorable du projet et la probabilité que ce bâtiment provisoire soit encore là dans de nombreuses années compte tenu de la politique menée et des besoins qui sont croissants du fait de cette politique. J’ai détaillé les aspects négatifs au plan paysager et patrimonial. Et là j’ai eu la bonne surprise d’être très largement soutenus par de nombreux intervenants qui, comme moi, ont trouvé des arguments pour donner un avis négatif.
Certes j’aurais préféré argumenter sur le plan politique mais comme cela n’aurait pas été retenu, il a fallu justifier mon avis à partir des arguments strictement techniques.
Contrairement à ce qui était prévu, le débat a duré très longtemps et, fait rarissime, la Préfecture de Police est revenue pendant le délibéré (qui se déroule normalement en l’absence du pétitionnaire), pour tenter de convaincre les récalcitrants.
Il a même fallu compter deux voix les votants, le premier comptage arrivant à une stricte égalité 10-10, ce qui aurait donné la majorité au projet avec la voix prépondérante du Président. Etonné de ce résultat j’ai demandé un second comptage dont les résultats ne pouvaient donner lieu à contestation.
C’est évidemment une victoire morale même si les conséquences concrètes seront faibles. Le Ministre n’est pas tenu de suivre l’avis de la Commission ou il peut convoquer la Commission supérieure des sites comme commission d’appel. Je ne me fais aucune illusion sur le fait que le Gouvernement prendra une décision favorable en tout état de cause.
Mais il était important que le Préfet et donc le Gouvernement entende une majorité s’exprimer contre son projet.
En un mot : BRAVO !!!
Il faut mobiliser les riverains. Ils se mobilisent bien quand il faut installer un hébergement pour sdf, un Cada, une prison ou un dépôt d’ordures, pourquoi ne protesteraient-ils pas contre un camp de concentration pour étrangers?
me suis permis de dire tout le bien que je pensais de votre exploit (car c’en est un vrai de vrai … alors chapeau bas !) ici :
»les-verts-gannat.over-blo…
Merci, c’est très réconfortant ce genre de choses et carrément jubilatoire,
Atteinte au paysage …. MDR !