Le 8 janvier 2001, Le Parisien consacrait un dossier de 7 pages à la question de la circulation. Le constat était accablant : Paris était paralysé.
Aujourd’hui la droite et une partie de la gauche trouvent de bon ton de dénoncer la situation en expliquant avec force conviction que jamais Paris n’avait connu de tels embouteillages. Oubliant « Les embarras de Paris » de Boileau au 17è siècle ou « Les Lettres Persanes » de Montesquieu en 1721, voire la gravure de Turgot « L’embarras du Pont-Neuf » en 1730, les démagogues prétendent toujours qu’il ne faut surtout pas faire une politique de restriction de la circulation telle qu’elle est menée. Pour eux c’est toujours autrement qu’il faudrait faire. Mais hélas, jamais ils ne proposent de solution pertinente.
Leur véritable credo, c’est la liberté du plus fort, celui qui a le plus gros 4X4 aujourd’hui, le plus gros carosse hier. Bref, la liberté des riches qui ne veulent s’abaisser à prendre les transports collectifs de peur de se mélanger au peuple.
La relecture des propositions des 4 principaux candidats de 2001 est intéressante.
La démagogie l’emporte sur l’inefficacité à droite.
Pour sa part l’actuel maire de Paris affirme qu’il faut oser prendre des mesures contre les voitures même si cela se fait à demi-mot.
Sept ans après, il est intéressant de voir comment son discours a évolué, s’alignant progressivement sur les tenants de la politique ancienne, timide devant les réactions du lobby automobile.
Pour ma part, je persiste et signe.
Sans une volonté forte de donner la priorité aux autres modes de déplacements, sans repenser l’aménagement de la ville, (voir mes articles sur le grand Paris), les embarras de Paris ne se réduiront pas tout seuls.
Paris est en retard sur les autres capitales qui ont quasiment toutes pris des mesures draconniennes de réduction de l’accès au centre. Dans d’autres villes françaises, des mesures de réduction de la circulation sont mises en oeuvre.
Combien d’années faudra-t-il encore pour que Paris respire un air sain, que Paris soit convivial, que Paris ait vraiment un temps d’avance ?