N’est pas un champion qui veut !
En décidant de passer en force pour donner un avis favorable au funeste projet de destruction des serres d’Auteuil pour y construire un court supplémentaire, Manuel Valls commet un double faute.
En premier il montre tout le dédain qu’il a pour la concertation et la société civile, farouchement opposée à ce projet. Plus de 65 000 signataires de la pétition « Sauvons les serres d’Auteuil » ont clairement fait savoir leur désaccord. Après le drame de Sivens qui a coûté la vie à Rémi Fraysse, le Président de la République s’était pourtant engagé à davantage tenir compte des avis de la société civile et avait promis que des outils nouveaux de démocratie participative verraient le jour « dans les 6 prochains mois ». Malheureusement, tout concentré à mettre en oeuvre les projets de la technostructure, Manuel Valls n’a jamais fait la moindre proposition d’avancée en la matière. Bien au contraire, dans la plupart des domaines il a cédé aux lobbies sans jamais prendre en considération le terreau fertile des associations ou des citoyens.
Ce faisant il désavoue le Président de la République et montre son vrai visage : autoritaire, cassant, méprisant, arrogant.
En deuxième lieu Manuel Valls commet la faute politique de renvoyer l’ensemble du dossier à l’automne. C’est en effet à cette période que la FFT espère pouvoir commencer ses travaux. Or c’est à ce moment que la Ville de Paris devra dire si elle est candidate et donc déposer son dossier pour l’organisation des JO de 2024. Nul doute qu’on sera alors en pleine contestation juridique -voire plus- du projet et que cela affaiblira sensiblement le dossier parisien.
Par ailleurs on entrera également dans la phase active de la COP21 et nul doute que tout ce qui apparaîtra comme contradictoire avec les grandes envolées sur la biodiversité, la lutte contre le dérèglement climatique, portera un coup sérieux à la crédibilité de la France dans la négociation internationale.
Mais évidemment cela n’est pas innocent de la part de Manuel Valls. Il se moque comme d’une guigne de tout ce qui touche à l’écologie et on serait bien en peine de montrer des avancées réelles et sérieuses de son gouvernement dans ce domaine. Certes il y a bien la loi de transition énergétique mais tout ou presque est subordonné à des questions financières et à des décrets ultérieurs.
En revanche lorsqu’il faut agir concrètement, Manuel Valls sait prendre les décisions antiécologiques, comme il l’a fait pour la pollutaxe, la suppression des trains intercités (à venir), l’absence de rattrapage de la fiscalité du diesel, la priorité aux cars sur les trains, etc.
Décidément Vallas confirme qu’il est à l’écologie, ce qu’est Poutine à la démocratie.
Heureusement il reste les associations, les recours, les mobilisations et rien ne dit que la FFT mènera son projet jusqu’au bout.