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Référendum du PS : une faute politique pour masquer son échec

L’annonce par JC Cambadélis d’un référendum à destination du « peuple de gauche » pour forcer une union de tous les partis en vue des élections régionales est une faute politique à plus d’un titre.

Tout d’abord décider seul de « convoquer » le peuple de gauche masque mal la conception hégémonique du PS qui se considère comme le seul parti légitime à parler au nom de ce peuple de gauche. S’il avait réellement eu l’intention de s’adresser au peuple de gauche, JC Cambadélis aurait du proposer à ses partenaires la co-organisation de ce scrutin.

En décidant seul cette opération, le PS oublie de tirer les leçons des référendum : on ne répond jamais à la question posée mais à une autre sous jacente.

De fait le PS tente une opération de soutien implicite à la politique du gouvernement à travers ce pseudo référendum. Personne n’est dupe et la simple participation à un tel scrutin vaudrait caution de la démarche.

En revanche, comme de nombreuses réactions l’ont montré, si le PS voulait réellement un référendum il pourrait l’organiser sur de nombreux thèmes : le droit de vote pour les résidents étrangers, l’arrêt de l’EPR, de Notre-Dame des Landes, la proportionnelle, etc.

Tout cela figurait dans le programme du PS pour les élections mais il semble que la capacité d’oubli de ses promesses ait atteint un niveau encore jamais égalé.

Il est clair que JC Cambadélis n’assume pas la défaite annoncée pour les élections régionales car il n’ose pas demander au peuple de gauche s’il est d’accord ou non avec le virage à droite du gouvernement Valls-Macron.

A ce stade je crois qu’il faut sauver le PS de la noyade, non pas en participant à cette opération aussi stupide qu’inutile, mais en lançant une grande souscription de financement participatif pour lui offrir une bouée de sauvetage.Bouée de sauvetage

 

 

 

Grèce : le début d’une nouvelle Europe

La victoire sans appel du « non » au référendum organisé par le gouvernement grec représente incontestablement un tournant dans l’histoire de l’Europe.

Malgré les pressions considérables des autorités européennes, le chantage scandaleux du Président du parlement européen souhaitant un coup d’état technocratique, malgré l’unanimisme des pseudo économistes qui sévissent à longueur d’éditos dans les médias, malgré l’intox des sondeurs qui donnaient une quasi égalité entre le oui et le non, malgré tout ça le peuple grec n’a pas tremblé et c’est avec force qu’il a rejeté l’aggravation de l’austérité et de la pauvreté que voulait lui imposer la Troïka.

Tout cela ne pourra rester sans effet sur les décideurs européens. Soit ils acceptent le principe de la démocratie, soit ils assumeront l’éclatement de l’Europe à terme.

Car tous les référendums portant sur l’Europe se sont traduits par les mêmes rejets dès lors qu’il s’agissait de questions économiques ou financières. Le Huffington Post a publié une carte qui montre bien ces résultats.

Ces rejets illustrent le refus des peuples européens non pas de l’Europe mais de la façon dont elle se construit et de la manière dont elle est dirigée : autoritaire, non démocratique, non transparente.

Le vote du peuple grec retentit comme un immense espoir pour toutes celles et tous ceux qui veulent plus d’Europe et surtout mieux d’Europe.

Une Europe au service de la paix, de la solidarité, de la démocratie, de la transition écologique et non pas au service des technocrates et des seules multinationales.

Car ne nous y trompons pas : ce qui est en jeu entre les institutions européennes et la Grèce, c’est de savoir qui aura le pouvoir à la fin. Les peuples de l’Europe ou les grandes firmes via le FMI, la BCE et la Banque mondiale et autres relais.

Le FMI n’a jamais caché qu’il préférait un bon régime autoritaire à une démocratie pour imposer sa conception du vivre ensemble. Il suffit de lire les conditions qu’il a toujours imposé aux pays (de gré ou de force via les Etats-Unis dans les années 70 et 80) : privatisations des services publics, suppression de toutes les protections contre les investissements étrangers, remise en cause des droits sociaux, et en premier point mise en place d’une politique d’austérité.

Le Chili l’a vécu de façon douloureuse tout comme de nombreux pays d’Afrique sous le terme d’ajustement structurel.

Il est temps que cela s’arrête et que le FMI soit mis hors jeu des négociations entre la Grèce et les institutions européennes.

Ces dernières ne peuvent pas rester sur leur posture dogmatique et néo libérale.

Certes des réformes s’imposent en Grèce pour lutter contre l’évasion fiscale, les rentes de situation scandaleuse de l’Eglise ou des armateurs, pour créer un cadastre sérieux, etc.

Mais c’est par l’accompagnement des réformes portées par Syriza que cela sera possible et pas par une injonction surtout lorsqu’elle provient du Luxembourg, champion parmi les champions des paradis fiscaux.

Nous assistons probablement à un bouleversement dont personne ne peut encore dire comment il va évoluer.
La seules chose à dire c’est merci au peuple grec de l’avoir permis.