Claus Drexel a réalisé ce film sur les sans abri avec une délicatesse, une sensibilité, une humanité qu’on aimerait voir partagées par le plus grand nombre.
Accompagné par Sylvain Leser, qui photographie la rue et ses occupants sans toit depuis des années, Claus Drexel révèle toute la douleur de ces êtres et en même temps arrive à leur donner la parole d’une façon exceptionnelle. Le choix des plans fixes, longs mais jamais ennuyeux, la beauté de Paris la nuit, les cadrages parfaits, tout concourt à une harmonie qui rend la situation sociale et psychologique plus insupportable encore. Sans oublier la superbe musique de Puccini au final. Turandot vaincu par l’amour, quelle belle allégorie pour les sans abri : que la misère soit vaincue comme Turandot !
Faire croire qu’il s’agit d’une simple question de logement comme l’ont déclaré les deux principales candidates à la Mairie de Paris, prouve qu’elles ignorent totalement la réalité de la rue.
Ayant eu l’occasion de m’occuper de deux de ces sans abri, je sais à quel point le logement est souvent un aboutissement et rarement un point de départ. L’accompagnement dans le retour à la vie sociale est une priorité.
Cela est vrai dans la vie, cela est vrai dans la mort, et je suis fier, encore aujourd’hui, d’avoir permis que les « morts de la rue » aient droit à une sépulture digne dans les cimetières parisiens.
Allez voir ce film, parlez-en autour de vous, organisez des projections.
En attendant régalez vous de la bande annonce