La Mairie de Paris vient de rendre publique sa décision de choisir Jean Nouvel pour construire deux tours à l’extrémité du quartier de la ZAC Paris Rive Gauche.
Comme on pouvait s’y attendre c’est une catastrophe architecturale et urbaine qui se prépare.
La volonté du Maire de Paris de passer outre l’opposition massive des Parisiens à la construction de nouvelles tours à Paris, se double du choix d’un projet aussi prétentieux que symbole de son goût pour les effets de mode. Ce qui semble l’emporter réside dans le choix de l’instantané qui devient archaïque très rapidement, celui du superflu et de l’emphase sur la durabilité, celui du « m’as-tu-vu » sur la sobriété, du clinquant sur l’urbain.
Paris ne mérite pas une telle balafre qui s’ajouterait au projet de la pyramide Triangle dans le 15ème arrondissement.
Comment peut-on oser proposer ou choisir de tels projets architecturaux où transparaissent la mégalomanie, la volonté de provoquer, le refus de respecter le contexte dans lequel l’objet doit s’insérer. C’est l’aboutissement d’une dérive faisant de l’artiste une vedette pouvant s’exonérer de toute autre considération que son ego et méprise celles et ceux qui auront à subir pendant des années son « oeuvre ».
Comment qualifier cette fuite architecturalo-financière après les erreurs commises pour la rénovation des Magasins généraux près du Pont d’Austerlitz, la canopée des Halles, l’auditorium de la Villette et le futur Palais de justice dans le 17ème arrondissement ?
A l’heure de la transformation écologique de la société, Paris mérite une autre ambition, celle des villes durables construites pour les générations futures.