SAUVONS L’UNIVERSITE… Dans le 13e il y a urgence !

Récemment constitué en association, le collectif d’enseignants né dans la lutte contre la loi LRU (ou loi Pécresse), a pris le nom de Sauvons l’université. Petit frère de Sauvons la recherche, cette association interpelle aujourd’hui les partis et leurs candidats aux élections municipales.

Je les ai rencontrés avec beaucoup d’intérêt pour que nous évoquions l’avenir de leur combat et la responsabilité des élus parisiens, notamment dans le 13e, arrondissement en passe de devenir un des pôles universitaires les plus attrayants.

Sur fond de désengagement de l’Etat, maquillé en une soi-disant « autonomie » des universités, la loi LRU attribue aux présidents des pouvoirs exorbitants, les autorise à nommer les personnes de leur choix, à devenir pleinement propriétaire des locaux acquis et entretenus par l’Etat de longue date, etc. Ce système à l’œuvre si rien ne lui est opposé, tend vers une concurrence féroce entre les universités et mène inexorablement vers des cursus à deux vitesses.

Cette loi, passée dans l’urgence de l’été au moment où enseignants et étudiants étaient absents, l’a été avec la bénédiction du président du principal syndicat étudiant. Rattrapé rapidement par la politique, ce dernier porte aujourd’hui les couleurs du Parti Socialiste dans le 13e …

Les représentants de « Sauvons l’université » interpellent les élus parisiens concrètement sur plusieurs conséquences de l’application de la loi LRU que nous avons évoquée ensemble :

  • La nomination des représentants des collectivités territoriales au sein des Conseils d’Administration des Universités. Ces personnalités sont en effet les seules qui ne sont pas nommées par le président mais par les élus. Les universitaires sont légitimement très attachés à la désignation de personnalités motivées qui s’engagent à être présentes et impliquées tout au long de leur mandat.
  • La propriété des bâtiments qui, pour une part, appartiennent à l’Etat et pour l’autre aux collectivités. S’agissant de couvrir les frais d’entretien et de fonctionnement, si les universités deviennent propriétaires de leurs murs, elles ne pourront qu’avoir recours à des subventions ou à l’augmentation des frais d’inscription.

  • Le statut des étudiants est déjà très difficile à Paris compte tenu du déficit de logements appropriés et de l’augmentation des loyers. Il n’est pas concevable que les frais d’inscription viennent alourdir leur situation.

  • Enfin, le recours à des financements privés soulève grand nombre d’interrogations, notamment sur le statut des « fondations » qui aujourd’hui ne sont plus « philanthropiques ».

Je ne peux que m’associer à ce combat contre l’application d’une loi mal faite et dont les objectifs libéraux tendent, non pas à moderniser mais à casser le système en place. Il est fort peu probable enfin, que ceux qui l’ont applaudie à sa sortie soient ceux qui remettent en cause les vices de son application.

Une réflexion au sujet de « SAUVONS L’UNIVERSITE… Dans le 13e il y a urgence ! »

Laisser un commentaire