La revue Que Choisir ? a publié récemment un article démontrant à quel point les sociétés distributrices de l’eau s’enrichissent considérablement sur le dos des usagers. Paris n’est pas en reste puisque la marge engrangée serait de l’ordre de 50% !
Que faire en face d’un tel scandale ?
Bien évidemment la première réaction serait d’appliquer ce que les Verts réclament depuis des années, le retour en gestion municipale de l’eau.
Cependant cela ne peut se produire facilement qu’au moment où les contrats arrivent à échéance c’est-à-dire en 2009 pour Paris. Le Maire de Paris vient enfin d’admettre que cela serait sans doute une bonne chose. Il était temps ! Même des partis de droite commencent à venir sur nos positions en la matière tant le scandale couve partout.
Cependant le Maire de Paris refuse que le Conseil de Paris se prononce sur cette orientation, estimant qu’il faut attendre l’après élection de 2008 ! On se demande bien pourquoi alors que le même Maire de Paris n’hésite pas à prendre des décisions qui produiront leurs effets dans plusieurs années, qu’il s’agisse des Batignolles, des Halles, de Beaugrenelle, etc. Manifestement il y a des hésitations qui en disent long.
Si l’on ne peut pas dénoncer les contrats tout de suite, on peut néanmoins demander immédiatement aux distributeurs de réduire leur marge. Le Maire de Lyon vient de le faire avec succès, réduisant ainsi de 16% la facture d’eau des Lyonnais. Aussi ai-je déposé un voeu sur la baisse du prix de l’eau pour le Conseil de Paris des 12 et 13 novembre pour que le Maire entame la même procédure. Il sera intéressant de voir si Paris est capable de suivre Lyon…
Mais cela n’est pas tout. Paris dispose d’un réseau d’eau non potable. Celui-ci est alimenté à partir du canal de l’Ourcq. Il sert pour l’essentiel à l’arrosage des jardins et au nettoyage des rues. Or là encore, le PS s’interroge sur l’avenir de ce réseau. Son absence d’entretien pendant des années se traduit par de nombreuses fuites. Il faut donc investir des sommes importantes pour le remettre en bon état de marche. Aussi certains bien intentionnés se disent qu’il vaudrait mieux abandonner ce réseau et ne se servir que de l’eau potable. Il est certain que les distributeurs privés n’attendent que ça avec une marge à 50%. Mais à qui fera-t-on croire que le lavage des trottoirs justifie de l’eau potable alors que des millions de personnes n’ont même pas accès à l’eau dans le monde ?
Ce serait un second scandale de l’eau à Paris. J’ai donc déposé un deuxième voeu sur l’eau non potable pour que la majorité municipale se prononce clairement sur cette question en investissant pendant plusieurs années les sommes nécessaires à la remise en état de ce réseau. Cela n’empêchera pas la poursuite du travail entamé pour réduire les consommations d’eau mais cela permettrait aussi de trouver de nouveaux usages à l’eau non potable, tel que l’utilisation dans les toilettes ou pour les pompiers.
A suivre lundi et mardi prochains…
Voeu n° 1 : voeu sur la baisse du prix de l’eau
Voeu n° 2 : voeu sur l’eau non potable
Éco-lettre : régulièrement, un courriel de nouvelles de mon activité d’élu à la Ville de Paris (environnement, propreté, espaces verts, traitement des déchets et cimetières…) – n° 31
Pour ceux que ce sujet intéresse, je conseille de réécouter les émissions de "Là-bas si j’y suis" de Daniel Mermet sur France Inter, diffusées du 24 au 26 octobre 2006.
Site "non officiel" http://www.la-bas.org (tapez : la bataille de l’eau)