Lors de sa campagne électorale, N. Sarkozy a longuement plaidé pour le respect de la loi et la tolérance zéro.

Or une de ses premières décisions consiste à violer ouvertement la loi.

En effet, considérant qu’il n’a rien à demander à personne, il a décidé souverainement de faire ce que bon lui semble sur le territoire de Paris, sans prendre en considération les contraintes juridiques qui s’appliquent à tel ou tel lieu.

Ainsi, sans même en discuter avec la Mairie de Paris, il a choisi le Champ de Mars pour organiser un concert géant le soir du 14 juillet avec Polnareff en vedette ! Pourtant, le Maire du 7ème arrondissement, élu UMP on ne peut plus traditionnel et conservateur, peu suspect de la moindre complaisance vis-à-vis de la Majorité parisienne, a fini par faire adopter par le Conseil de Paris la décision de ne plus organiser de grande manifestation sur le Champ de Mars, compte tenu des dégâts occasionnés et des coûts de remise en état.

Pourtant, le Champ de Mars est un site classé et, à ce titre, aucune manifestation festive avec installation d’un podium ne peut être organisée sans que la Commission départementale des sites soit saisie et donne un avis favorable. Inutile de préciser que cette commission n’a pas été informée ni sollicitée.

Pourtant, chaque année la Ville de Paris organise un feu d’artifice sur ce lieu. L’organisation d’un concert le même soir, va se traduire par un changement de programme et de localisation du feu d’artifice, engendrant des coûts supplémentaires pour la Mairie de Paris donc les contribuables parisiens.

Pourtant : il paraît très probable que la Mairie de Paris va donner son accord en se pliant au diktat du Président-souverrain !

Je ne peux que m’interroger sur cette façon de céder aux exigences d’un Etat qui, en revanche, ne fait aucun cadeau à la Ville de Paris, refusant de lui céder des terrains à bas prix pour y construire des logements sociaux, refusant de financer l’extension du tramway, reniant même sa parole sur le financement de la couverture du périphérique, refusant de payer les sommes dues lors du transfert du RMI au département, etc.

Comment peut-on râler contre le gouvernement si on accède à ses moindres désirs ? J’ose espérer que la Mairie de Paris refusera de livrer le Champ de Mars aux caprices sarkoziens et qu’il pourra ainsi rester en bon état pour les millions de touristes qui le fréquentent chaque année.