Le gouvernement Fillon 1 avait déjà révélé son lot de mauvaises surprises et de trahison.

Le remaniement lié à la démission d’Alain Juppé et à l’élargissement aux secrétaires d’Etat se traduit par un recul important pour l’écologie et pour la démocratie.

En remplaçant Alain Juppé par Jean-Louis Borloo, MM Sarkozy et Fillon montrent leur vrai visage. Personne ne peut croire une seconde qu’il s’agit d’autre chose que d’une promotion sanction. M. Borloo a eu le tort de dire tout haut ce que le Gouvernement préparait et il se fait donc « virer » de son poste de ministre de l’économie, des finances et de l’emploi. En le nommant à l’ancienne place d’Alain Juppé, MM Sarkozy et Fillon indiquent dans quelle estime ils portent les questions environnementales et notamment celles liées au dérèglement climatique. Il est assez classique de nommer sur un poste considéré comme secondaire celui dont on aimerait se débarasser mais que l’on est obligé de garder. Pour sauver les apparences on lui donne en même temps un titre ronflant, en l’occurence, celui de Ministre d’Etat.

M. Borloo n’a jamais montré le moindre signe d’intérêt pour les questions environnementales. Certes M. Juppé était un converti récent, mais il semblait sincère puisqu’il était même prêt à proposer un moratoire sur certains OGM. Avec M. Borloo, on retourne des années en arrière. En réalité c’est Mme Kosciusko Morizet qui sera la vraie ministre de l’écologie avec le seul rang de secrétaire d’Etat. On peut parier qu’avec Mme Lagarde à l’économie et aux finances, les arbitrages budgétaires ne seront jamais en faveur de M. Borloo. N’est-ce pas elle qui vient d’accepter que les produits bio puissent contenir des OGM…

La baudruche pseudo-écolo sarkozienne éclate donc sur le premier écueil.

Par ailleurs la parité tant vantée par M. Sarkozy reçoit, elle aussi, un très mauvais coup. Avec 34% de femmes seulement, le gouvernement Fillon 2 est loin de la parité. Une promesse non tenue de plus.