Archives pour la catégorie Analyses et réflexions

Le 1er février 1954 l’Abbé Pierre lançait un appel

Mes amis, au secours…

Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de 2000 recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. Devant l’horreur, les cités d’urgence, ce n’est même plus assez urgent!

Les premières lignes de cet appel (à lire intégralement ici) ont-elles pris une ride en 60 ans ? Hélas non !

En 2014, à Paris notamment, des femmes et des hommes, de plus en plus nombreux dorment dehors accompagnés quelques fois d’enfants.

Pourtant la France est riche malgré ses inégalités qui s’accroissent.

Pourtant Paris est une des communes les plus riches de France et d’Europe.

Pourtant ce fléau du mal-logement n’a pas diminué, bien au contraire.

Les causes en sont connues : une spéculation immobilière effrénée encouragée par des politiques visant à donner la priorité aux bureaux plutôt qu’aux logements, aux tourisme plutôt qu’aux résidents, bref une politique qui vise le court terme et la course à l’argent facile plutôt que la résolution d’un problème qui devrait indigner les responsables politiques et les inciter à en faire une priorité absolue.

Dans le 13ème arrondissement nous connaissons bien la question de l’hébergement d’urgence vu le nombre de structures d’accueil qui s’y trouvent, sans compter les nombreux foyers de travailleurs migrants.

Certes depuis peu des rénovations ont été entreprises car les conditions d’accueil y étaient scandaleuses.

Mais la réponse n’est pas à la hauteur des besoins. Le discours dominant consistant à vouloir régler la question au plan métropolitain n’est qu’un cache misère et repose davantage sur une vision égoïste (Plus loin les pauvres !) qu’une vision solidaire.

Oui l’Abbé, votre cri nous interpelle et il nous manque !

Combien faudra-t-il encore de morts dans la rue pour qu’enfin une politique digne de ce nom soit mise en œuvre au plan local ?

 

Quand NKM et Hidalgo racontent des histoires (la même histoire…)

La campagne pour les municipales à Paris ressemble de plus en plus à une course poursuite entre les deux candidates du PS et de l’UMP, chacune cherchant à surenchérir par rapport à l’autre, sans aucune considération pour le sérieux de leurs propositions ni pour la cohérence entre leur discours et leurs actes.
Ainsi le Figaro publie un article tendant à montrer qu’elles auraient toutes les deux un penchant anti-voitures prononcé.

Ce serait intéressant si c’était vrai et plus encore démontré par une mise en œuvre personnelle à titre d’exemplarité.

Or l’une comme l’autre ne savent pas se déplacer autrement qu’en voiture avec chauffeur, n’utilisant les transports en commun que s’il y a forces caméras et journalistes pour les suivre et diffuser leur image, voire leur état de grâce.

De même le Maire de Paris voulant soutenir sa dauphine, n’hésite pas à interdire l’usage de la voiture à tous les fonctionnaires pendant l’épisode de pollution en cours (lire le communiqué de presse). Pour autant il ne supprime évidemment pas les voitures de fonction des éluEs arguant que ces derniers utilisent sans doute des véhicules hybrides. Nonobstant le fait qu’un véhicule hybride émet néanmoins de la pollution, il contribue ainsi à donner le sentiment que les mesures restrictives sont d’abord pour les autres.

Les élus EELV ont toujours utilisé les transports en commun et le seul maire d’arrondissement ayant renoncé à une voiture de fonction est le maire EELV du 2ème arrondissement.

Une preuve de plus qu’il y a loin du discours aux actes et qu’en matière d’écologie il faut se méfier des contrefaçons.

Roland Garros : oubli ou volte-face ?

Voici un communiqué de presse et une dépêche de l’AFP de 2006 qui relate le point de vue du Maire de Paris qui affirme que l’extension de Roland Garros sur tout ou partie des serres d’Auteuil est « exclue ».

De même qu’il avait exclu la construction d’une tour près du parc des expositions pour mieux soutenir le projet de tour Triangle ensuite… Voir mon autre article sur ce blog

 

Le 6 juin 2006

Le maire de Paris Bertrand Delanoë a souligné mardi, à propos d’un projet d’agrandissement de Roland-Garros, qu’il était « exclu que le périmètre des serres d’Auteuil » soit « en quoi que ce soit concerné par les activités du tournoi » de tennis.

Dans un communiqué, le maire de Paris rappelle qu’il a demandé de trouver un lieu susceptible d’accueillir un dôme couvert de 15.000 places et que le stade municipal Georges Hébert (XVIe) pourrait convenir.

Il ajoute que les espaces verts des Serres d’Auteuil sont un périmètre « protégé au tire de la législation sur les sites. »

Lundi, le président de la Fédération française de tennis Christian Bîmes avait évoqué la nécessité d’agrandir les lieux: « Le bilan de la première semaine est tout à fait remarquable. On affiche complet partout. Mais le stade est trop petit, on est toujours sur même pas 10 hectares (…) Il faut absolument qu’on évolue. Maintenant, c’est au maire de Paris de s’exprimer », avait-il dit.

fdv/tm/sk

 

 

Trop de bureaux, pas assez de logements : cruel constat pour la mairie de Paris

Depuis plusieurs années, les éluEs EELV au Conseil de Paris dénoncent la fuite en avant du Maire de Paris qui a prévu la construction de 1,2 million de m² de bureaux supplémentaires à Paris.

Une étude récente (publiée par Les Echos) démontre le bien fondé de notre analyse : il y a dorénavant une crise de l’immobilier d’entreprise liée à une surabondance de l’offre tandis que le déficit de logements s’accroît.

Malgré cette évidence, le Maire de Paris, soutenu par le PC, poursuit dans son impasse : il se bat bec et ongles pour faire avancer le grand projet inutile de Tour Triangle, des tours jumelles à Masséna-Bruneseau, et envisage de poursuivre dans la même direction sur Bercy-Charenton, la ZAC des Batignolles, etc.

FRANCE-URBANISM-ARCHITECTURE-TOWER

Cela a un impact très négatif au plan environnemental et social.

En effet les Parisiens se voient ainsi privés d’une opportunité de construire plus de logements dans Paris et l’exode des familles se poursuit inexorablement. L’accroissement de la population parisienne n’étant du qu’à l’excédent des naissances sur les décès et en aucun cas à une arrivée de nouvelles familles.

De plus ces constructions massives de bureaux se traduisent par une augmentation très importante des déplacements domicile-travail pour les occupants de ces bureaux. En moins de 10 ans le nombre de salariés parisiens venant de banlieue est ainsi passé de 900 000 à 1 million chaque jour. La dégradation des conditions de transport en commun est donc pour partie liée à cette politique égoïste visant à accaparer dans Paris les emplois de la Banlieue.

Il est plus que temps de choisir une politique globale et cohérente, de faire de l’ensemble de la métropole du Grand Paris un territoire équilibré dans lequel chacun puisse habiter et travailler dans des conditions décentes.