Archives pour la catégorie Analyses et réflexions

Diesel : l’oubli fâcheux du PS

Malgré un épisode de pollution ayant dépassé tous les précédents niveaux en matière de particules, le PS est resté étrangement silencieux, démontrant son incapacité à imaginer autre chose que la poursuite de l’existant.
Que NKM n’ait pas réussi à proposer quoi que ce soit n’est pas une surprise puisque c’est elle qui a mis en place le bonus-malus si favorable au diesel.
Mais que Anne Hidalgo n’ait pas prononcé un mot pendant 10 jours, qu’elle ait participé à une manif à moto pendant ce temps, est autrement surprenant.

Cependant le plus invraisemblable est la polémique qu’elle tente de lancer à propos du renouvellement du parc des bus de la RATP.

Alors que c’est sous l’impulsion des élus EELV, dans les communes et notamment à Paris, ainsi qu’à Région Ile de France, que cette décision à finalement été prise par le STIF, Mme Hidalgo attaque violement EELV en prétendant que nos éluEs seraient responsables du maintien en circulation de bus diesel.

Ce faisant, ajoutant le mensonge délibéré à la mauvaise foi, elle oublie évidemment de dire qu’elle a voté pour l’achat de bus diesel tandis que les éluEs EELV refusaient cet achat et qu’elle a cessé l’achat de bennes à ordure roulant au GNV (gaz naturel pour véhicule) à Paris pour les remplacer par des bennes diesel.

Benne privée 2

Ces mensonges sont inquiétants pour une candidate qui prétend incarner une façon moderne de faire de la politique. Alors que le PS a déjà eu des soucis avec un certain ministre cachant son compte en Suisse et affirmant « les yeux dans les yeux » que c’était faux, il est dangereux de poursuivre dans cette façon de mentir.

Anne Hidalgo peut avoir changé d’avis à propos du diesel et c’est tant mieux si elle est maintenant convaincue qu’il faut cesser d’acheter des véhicules roulant au diesel.

Mais qu’elle cesse de vouloir faire croire que le retard accumulé dans ce domaine est de la faute des autres.

Gare Masséna : une arnaque pour bobos !

Après bien des atermoiements, la ville de Paris, a finalement attribué la gestion de l’ancienne gare Masséna sur la Petite ceinture à un consortium qui gère déjà la Bellevilloise, le Café de la Danse, la Gaité lyrique, et bien d’autres lieux.

Le projet retenu est défini par les futurs gestionnaires comme « un projet culturel marchand » ce qui en dit long sur la démarche de la Mairie de Paris. La culture devient un produit marchand qui doit donc être soumis aux règles de la concurrence et de la rentabilité.

On comprend mieux maintenant pourquoi la candidate socialiste à la mairie de Paris défend l’idée que pour l’avenir, une grande partie du financement de la ville devra provenir du mécénat. En clair, c’est la privatisation du fonctionnement de la Ville de Paris en fonction des intérêts de mécènes.
On peut déjà en avoir un aperçu avec le PSG, les Halles, la tour Triangle, ou la fondation LVMH : ce sont à chaque fois des intérêts privés qui décident de l’avenir de lieux pourtant propriétés de la Ville et seuls la rentabilité financière dicte sa loi.

Il est plus que temps de revenir à un projet public pour Paris, un projet au service des Parisiennes et des Parisiens, au service des nombreux Franciliens et Franciliennes qui viennent chaque jour travailler à Paris sans pouvoir y habiter.

Les JO à Paris en 2024 ? Non !

Au lendemain de la fin des Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi, le bilan doit être tiré. Non pas au plan strictement sportif, même si cela mériterait d’être réalisé, mais pour répondre à la question de l’avenir des JO.

Dès avant le début de ces Jeux, le maire de Paris ainsi que sa première adjointe, ont déclaré vouloir soutenir une nouvelle candidature de Paris pour les JO de 2024, comme si les échecs précédents ne leur avaient rien appris.

Au cours de l’émission sur RMC, Carrément Brunet, j’ai expliqué en quoi cela serait non seulement une aberration écologique mais aussi financière dans le contexte actuel.

Manifestement je n’étais pas le seul de cet avis puisque j’ai été plébiscité par les auditeurs, malgré une unanimité des partisans en studio et à Sotchi.

A écouter ou réécouter :

« Au bord du monde » : un film à voir absolument

Claus Drexel a réalisé ce film sur les sans abri avec une délicatesse, une sensibilité, une humanité qu’on aimerait voir partagées par le plus grand nombre.

Accompagné par Sylvain Leser, qui photographie la rue et ses occupants sans toit depuis des années, Claus Drexel révèle toute la douleur de ces êtres et en même temps arrive à leur donner la parole d’une façon exceptionnelle. Le choix des plans fixes, longs mais jamais ennuyeux, la beauté de Paris la nuit, les cadrages parfaits, tout concourt à une harmonie qui rend la situation sociale et psychologique plus insupportable encore. Sans oublier la superbe musique de Puccini au final. Turandot vaincu par l’amour, quelle belle allégorie pour les sans abri : que la misère soit vaincue comme Turandot !

Faire croire qu’il s’agit d’une simple question de logement comme l’ont déclaré les deux principales candidates à la Mairie de Paris, prouve qu’elles ignorent totalement la réalité de la rue.

Ayant eu l’occasion de m’occuper de deux de ces sans abri, je sais à quel point le logement est souvent un aboutissement et rarement un point de départ. L’accompagnement dans le retour à la vie sociale est une priorité.
Cela est vrai dans la vie, cela est vrai dans la mort, et je suis fier, encore aujourd’hui, d’avoir permis que les « morts de la rue » aient droit à une sépulture digne dans les cimetières parisiens.

Allez voir ce film, parlez-en autour de vous, organisez des projections.
En attendant régalez vous de la bande annonce