Grenelle de l’environnement : M. le Président, passez du discours aux actes !

Après Chirac à Johannesburg, Sarkozy depuis l’Elysée ?

A l’issue des conclusions par N. Sarkozy du Grenelle, la citation la plus évidente est «le temps de l’action est venu, nous avons trop attendu ».

Certes les propos sur l’état de la planète et l’urgence écologique sont nouveaux à ce niveau de l’Etat : c’est la reconnaissance du bien-fondé des analyses des écologistes depuis longtemps.

Le Président liste une succession d’intentions mais il reste très évasif sur les moyens réglementaires et sur le financement des mesures. De plus il mélange subtilement les objectifs pour ne pas s’engager de façon précise sur telle ou telle politique.

Il faudra attendre la loi de programmation de début 2008 pour savoir s’il s’agit d’un nouveau discours à la Chirac à Johannesburg ou si c’est une réelle révolution comme M. Sarkozy le prétend.

D’ores et déjà le compte n’y est pas : la suspension des OGM pour quelques mois n’est pas à la hauteur des enjeux. Le maintien de la part d’une énergie aussi dangereuse que le nucléaire à son niveau actuel n’est pas acceptable. Rien non plus sur l’aérien, pourtant principal émetteur des gaz à effet de serre dans le domaine des transports.

Par delà les grandes envolées telles que Plan Marshall, New Deal, révolution, etc. c’est plutôt un discours formel qui a été prononcé. En effet, M. Sarkozy n’envisage le financement que par transfert, sans faire payer les pollueurs.

Puisque M. Sarkozy veut inverser la charge de la preuve, qu’il prouve rapidement par la prochaine loi de finances que ses intentions sont réelles. Il ne faudrait pas que quelques mesurettes tiennent lieu de politique du développement durable.

La Ville de Paris vient d’adopter à l’unanimité un plan climat nettement plus ambitieux, chiffré, précis. Quel dommage que ce qui est possible pour la Capitale ne soit pas possible pour la France.

Yves Contassot Adjoint Vert au Maire de Paris Chargé de l’environnement.

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