Dans un précédent billet les mauvais conseilleurs du Maire de Paris, je mettais en garde contre la partialité du président du Conseil scientifique du Maire.
J’avais expliqué que contrairement à ce que pensent la plupart des observateurs de la vie politique parisienne, ces « Conseils »
ne dépendent que du seul Maire et non pas des élus, encore moins du Conseil de Paris, qui n’a pas son mot à dire sur leur composition ni sur les travaux menés. Il s’agit d’organes composés à la seule discrétion du Maire et qui ne rendent compte qu’à lui seul.
Aujourd’hui la vérité éclate au grand jour en ce qui concerne le Conseil scientifique.
Son président Vincent Courtillot, était vertement critiqué par les élus Verts pour ses prises de position anti-écolos aussi systématiques que notoires. C’est lui qui avait présenté un rapport sur la téléphonie mobile tellement partial que le Maire de Paris avait été contraint de faire une mise en garde sur le site Paris.fr.
Cela n’a pas empêché le Maire de Paris de continuer à faire confiance à ce président et à lui confier d’autres missions.
Notoirement connu pour son point de vue partisan proche de celui de Claude Allègre niant le dérèglement climatique et les responsabilités des politiques menées en la matière, V. Courtillot n’a de cesse de fustiger les tenants d’une alternative au tout-voiture, au tout-pétrole, au toujours plus de gâchis, expliquant que le réchauffement climatique n’est dû qu’à des phénomènes naturels et qu’on n’y peut donc rien.
Les preuves apportées par la quasi-totalité des climatologues du monde entier n’ont pas réussi à le faire varier d’un pouce dans ses certitudes.
Las, la vérité finit toujours par éclater et le Monde a publié deux articles importants mettant en cause la probité et la rigueur de V. Courtillot à propos de ses positions totalement partisanes et rétrogrades sur la question du dérèglement climatique :
Comment peser sur le débat autour de l’évolution du climat et Une étude « climato-sceptique » soulève des soupçons de fraude
Les faits rapportés sont d’une gravité considérable pour tout scientifique.
Les dénégations et justifications pour corriger les « erreurs »
ne sont pas crédibles.
Le maintien à son poste de président du Conseil scientifique du Maire de Paris est donc posé. Certes ce mandat prendra fin automatiquement en même temps que celui des élus parisiens, mais il serait pour le moins inadmissible qu’il reste en place jusque-là.
Le Maire de Paris ne saurait pratiquer la politique de l’autruche quelques semaines après que le Conseil de Paris a adopté à l’unanimité le Plan Climat que j’ai piloté pendant près de 3 ans.
Pour ma part je considérerai que le maintien en place de V. Courtillot comme président du Conseil scientifique du Maire de Paris serait la négation même de la volonté de mettre en place ce Plan Climat.
Cela voudrait dire que B. Delanoë lui fait confiance et qu’il valide donc ses propos. Cela démontrerait aussi la fiabilité du discours du maire de Paris sur ses engagements écologiques « forts et anciens »
.
Dans la vie il faut savoir choisir. Il faut aussi admettre que les personnes dont on s’entoure reflètent nécessairement ce qu’on pense.
Faut-il rappeler à cet égard les préventions des Verts contre le président du CODEV (Conseil de développement économique durable de Paris -sic), passé depuis au MoDem ?
La démission de V. Courtillot est donc devenue aussi inévitable que nécessaire.