Si l’année 2006 a été en grande partie l’année du retour du tramway à Paris, l’année 2007 verra récompensés les importants efforts consentis pour la création d’espaces verts. Nous pouvons d’autant plus nous réjouir que les Verts ont joué un rôle fondamental dans ces avancées.
En tout, ce sont vingt-cinq jardins qui ouvriront au public au cours des six prochains mois. Les Jardins d’Eole tout d’abord, fruit de la mobilisation des Verts et des riverains des 18e et 19e arrondissements : c’est eux qui se sont battus pour obtenir la conversion de cette friche ferroviaire en poumon vert pour le nord-est de Paris.
Depuis la conception jusqu’à la réalisation, ce parc urbain de plus de 4 hectares répond à des exigences fortes en matière d’environnement : l’implantation de la faune est favorisée par le choix de végétaux adaptés au site et par l’installation de nichoirs. La gestion de l’eau est maîtrisée : la perméabilité du sol a été recherchée afin de permettre que les eaux de ruissellement arrosent les zones plantées. La diversité des usages a également été privilégiée pour que ce parc soit un lieu accessible à tous, enfants, adolescents, personnes à mobilité réduite (une fontaine spécifique a même été créée). L’énergie renouvelable fera son apparition dans une seconde étape. A rebours des logiques sécuritaires, j’ai convaincu le maire du 18e arrondissement d’ouvrir en permanence l’esplanade qui borde la rue d’Aubervilliers : elle accueillera une buvette, des tables et des bancs, ainsi que des activités associatives.
Dans le nord-ouest de Paris, les travaux du futur parc de Clichy-Batignolles (17e arr.) avancent à grand pas. La première tranche (4,3 hectares) sera achevée cet été. Ici aussi, les rejets à l’égoût seront évités, grâce à des cuves pour les eaux de pluie. Des panneaux solaires couvriront le bâtiment du parc, et des éclairages par diodes électroluminescentes (LED) permettront de faire baisser la consommation d’électricité. Une fois achevé, ce parc de 10 hectares permettra de créer une continuité écologique avec les voies ferrées de la gare Saint-Lazare, de la Petite Ceinture, avec la promenade Pereire et le square des Batignolles.
Ailleurs, c’est encore en m’appuyant sur la mobilisation d’associations et de riverains que j’ai pu agrandir la place des espaces verts dans deux projets d’aménagement. Le jardin de la cité Prost (11e arr.), de 4800 mètres carrés, et le square Brûlon-Cîteaux (12e arr.), de 850 mètres carrés, sont une réponse à une demande des habitants de verdir le faubourg Saint-Antoine, un des quartiers les plus denses de Paris. Voulus par le Collectif cité Prost et la Commune Libre d’Aligre, un jardin partagé et une mare font seront créés dans ces deux jardins.
Autre respiration verte dans un quartier dense et bruyant, les 4000 mètres carrés du futur jardin Anne Frank, entre la rue Rambuteau et la rue Beaubourg, ouvriront en mai, avec là aussi un jardin partagé demandé par l’Association des jardiniers du 3e.
Parmi les autres créations, ouvertures et extensions d’espaces verts, c’est un plaisir de citer, dans le désordre, la rénovation des 6200 mètres carrés du square Léon à la Goutte d’Or (18e arr.), l’ouverture au public de la promenade naturaliste entre la gare d’Auteuil et de la Muette (16e arr.) – une balade d’1,5 km riche en biodiversité sur un tronçon déferré de la Petite Ceinture-, les 6 300 mètres carrés du jardin Debergue-Rendez-Vous (12e arr.), l’extension du jardin Charles-Péguy (3245 mètres carrés) en contrebas de la Petite Ceinture dans le 12e arrondissement, les 1700 mètres carrés du jardin Tage-Industrie (13e arr.), le jardin de la raffinerie Say (13e arr.), la rénovation du square des Jonquilles (14e), l’ouverture au public des 15 700 mètres carrés du Tir à l’Arc, dans le bois de Boulogne, le jardin de la rue Petit (19e). Enfin le printemps verra l’ouverture de l’extension du jardin Casque d’Or (20e), qui fédère le conseil de quartier Réunion-Père Lachaise, des jardiniers du Jardin solidaire, une crèche et des écoles, autour d’un nouveau projet de jardin partagé.
Alors que nos partenaires de gauche considèrent encore trop souvent que les jardins sont un luxe, une préoccupation pas très sérieuse en regard de questions comme l’emploi, le logement ou la sécurité, je pense au contraire que la question du dérèglement climatique et de la perte de biodiversité démontrent à quel point les luttes pour la création d’espaces verts en ville sont un enjeu fondamental de notre temps.
Lors de la canicule de l’été 2003 et des pics de chaleur de 2006, les jardins ont été un des derniers lieux où les Parisiens ont pu prendre le frais et échapper à un air excessivement pollué. Je n’oublie pas non plus qu’ils sont un des meilleurs lieux de mixité sociale dans la ville. Pour les enfants tout particulièrement, ce sont des espaces de liberté et de découverte. Les jardins publics et les jardins partagés (plus de 40 désormais) contribuent ainsi à embellir et à humaniser Paris, pour le plaisir de tous et de toutes.
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Le dossier de presse des jardins de 2007