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Sur le canal Saint-Martin, solidarité avec les mal-logés

Pour répondre à l’appel des mal-logés qui demandent aux bien-logés de venir les soutenir, et comme beaucoup d’autres, je me suis rendu hier soir (le 27 décembre) le long du canal Saint-Martin, où sont installées des centaines de tentes.

Celle solidarité est importante et il est fondamental qu’elle ne faiblisse pas tant les enjeux sont élevés. Je vous livre quelques réflexions après cette soirée passée avec les « campeurs » du quai de Valmy et du quai de Jemmapes.

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Des jardins partagés qui germent aux quatre coins de Paris

mainverteLe 13 décembre, les clés du 35e jardin partagé de Paris ont été remises à l’association « Le Lapin Ouvrier », dans la ZAC Didot (14e arr.). Il s’agit, je le rappelle, d’un jardin de proximité animé par un collectif d’habitants qui désirent se retrouver dans un lieu convivial pour jardiner. C’est lieux doivent être ouverts sur le quartier pour favoriser les rencontres entre les générations et les cultures. Ils permettent de tisser des relations entre les différents lieux de vie de l’arrondissement : écoles, maisons de retraite, hôpitaux…

Là encore, ces jardins répondent à un des objectifs du programme des Verts en 2001. Trois ans après la création du programme municipal de jardins partagés (Paris est la première ville de France à s’être engagée dans cette voie), le bilan est incontestablement positif. On a assisté à une véritable poussée de ces jardins qui se poursuit puisque trente autres sont en projet. Vous pouvez retrouver la brochure de présentation du programme sur jardins.paris.fr

En 2007, des jardins partagés germeront notamment dans la cité Prost (11e), dans le square Charles Péguy (12e), dans le jardin Tage-Industrie (13e), rue de Coulmiers, rue Vercingétorix (14e), dans les jardins d’Eole (18e), sur les terrains de l’ancien hôpital Herold, rue Petit (19e) ou encore dans l’extension du square Casque d’Or (20e). Il y a même des projets dans les 8e et 16e arrondissements.

Je suis particulièrement attaché à ces initiatives. Ces nouveaux lieux permettent en effet à une forme de convivialité et de solidarité de s’épanouir. L’innovation sociale et l’expérimentation environnementale sont également encouragées par la charte Main Verte, qui précise les engagements respectifs de la Ville et des associations : elle prévoit la mise à disposition du terrain à titre gratuit, l’installation d’une arrivée d’eau et l’apport de terre végétale. Gratuité que j’ai pu arracher à nos partenaires financiers du PS qui trouvaient normal de faire payer les associations.

En contrepartie, l’association qui se voit confier une parcelle s’engage à l’ouvrir au public, à adopter des méthodes culturales respectueuses de l’environnement (pas de pesticides ni d’engrais chimiques, comme dans les jardins publics) et à s’acquitter de la facture d’eau. L’adhésion au réseau parisien des jardins partagés permet aussi de bénéficier des conseils (horticoles et méthodologiques) de la cellule Main Verte, créée en 2003 au sein de la direction des Parcs et Jardins.

Ainsi, on peut dans un jardin partagé composter ses déchets organiques, expérimenter le jardinage biologique, apprendre à récolter et à conserver des graines. On y récupère souvent l’eau de pluie, on y pose des nichoirs pour les oiseaux et on peut observer la faune et la flore aquatique dans une mare. Les enfants des écoles, des personnes handicapées, des passionnés de jardinage se retrouvent autour d’un carré de culture, d’un concert ou tout simplement d’une soupe.

Nous pouvons collectivement être fiers de la mise en œuvre de cette politique publique. Cela n’a pas toujours été facile, pour des raisons de rareté du foncier, de pollution des sols, ou tout simplement d’opposition de certains élus, qu’il a fallu convaincre de la nécessité d’écouter la demande des habitants… Une forte mobilisation des éluEs vertEs d’arrondissement a souvent été déterminante au succès de ces projets. Grâce au programme Main Verte, les jardins partagés sont reconnus comme des acteurs à part entière de la vie de la cité.

Développement des murs végétalisés à Paris

La saison de plantation des végétaux débute avec ce mois de novembre. De nouvelles plantes vont trouver leur place dans les rues et les jardins. C’est l’occasion de revenir un instant sur une des nouveautés que j’ai proposé pour répondre à la forte demande de nature à Paris, même dans des quartiers densément bâtis : les murs végétalisés.

21 sept 2006 mur végétalisé

Sur le plan environnemental, les murs végétalisés participent à la réalisation d’une continuité biologique dans des quartiers souvent peu favorisés en espaces verts. Ils présentent plusieurs avantages tels que la régulation thermique du bâtiment par la création d’une couche d’air isolante évitant la montée excessive de la température (sans doute un des éléments  » d’adaptation  » utile pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique…), la protection et la ventilation de la façade en constituant un bouclier naturel contre les rayons ultra-violets et les fortes pluies, la rétention des eaux pluviales qui maintient une hydrométrie plus élevée autour des plantes et provoque un effet de climatisation naturelle.

Ces murs permettent de développer la végétation de manière originale. Les interventions sur les murs pignons peuvent être relativement légères et réversibles (câbles…) mais aussi plus ambitieuses à partir de structures métalliques en forme de caissette, de colonnes ou de feutrines accueillant les végétaux. Ces projets amènent souvent une ambiance totalement différente dans le quartier développant une nouvelle forme, plus conviviale, d’usage de l’espace public.

A ce jour, une quarantaine de murs ont été réalisés par la Ville de Paris. Et une trentaine vont être plantés au cours de l’hiver 2006/2007. Si l’idée est simple, le processus est long et les obstacles ne manquent pas. Les murs sont d’abord repérés par les conseils de quartier et les mairies d’arrondissement. Souvent, ils servaient de support à des panneaux publicitaires dont la dépose se heurte à des intérêts bien compris, la procédure est donc parfois longue. Enfin, l’aval du propriétaire de l’immeuble est indispensable, ce qui nécessite, pour les copropriétés, un accord de l’assemblée générale annuelle… Ces murs sont par ailleurs prévus dans le règlement du Plan Local d’Urbanisme parmi les réponses aux nouvelles obligations de végétalisation que nous avons introduites (art. 13).

Je tiens la liste de ces murs à votre disposition. Voici quelques adresses de végétalisation simple: 11 rue du fauconnier, paris 4e; angle rue Dussoubs / Saint Sauveur, paris 2e; 38 rue des Orteaux, paris 20e arr.; ou plus élaborée: avenue Myron Herrick, paris 8e; 80-82 rue du Fbg Poissonnière, paris 10e; rue Henri Noguères, paris 19e arr. (attention, nous arrivons à la période où les végétaux perdent leurs feuilles !).

Pour notre cadre de vie à tous, mais aussi pour la biodiversité, ces murs viennent renforcer le maillage vert que nous développons à Paris à travers les jardins, les squares, les parterres-jardinières, les arbres, les fleurissements par les habitants dans leurs cours, sur leurs fenêtres et leurs balcons, les toits terrasses végétalisés, etc.