Tous les articles par Yves Contassot

Fraude électorale : le jugement!

Le jugement sur la fraude électorale dans le 3ème arrondissement de Paris a été rendu cet après-midi. C’est une victoire totale sur le plan de la reconnaissance des faits. Les attendus du jugement sont particulièrement sévères et rejettent tous les arguments des prévenus qui contestaient tant les faits eux-mêmes que la compétence du tribunal ou demandaient la prescription. De même les arguties sur l’évolution du code électoral ou le découpage de Paris en arrondissements qui ne serait pas contradictoire avec le droit de s’inscrire où l’on veut ont été rejetées.

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Plan climat : le livre blanc des ParisienNEs, parole citoyenne

plan climat de ParisAux côtés de Pierre Radanne qui en a expliqué les enjeux, j’ai animé 17 débats publics sur la nécessité de diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Beaucoup d’entre vous ont participé à ces réunions et je les en remercie.

Ce travail a mobilisé plus de 1500 personnes durant les 4 mois qui viennent de s’écouler.

Parmi elles, 250 se sont engagées pour jouer les « volontaires du climat » et réfléchir, durant 6 demi-journées sur les 8 thèmes clés du sujet : bâtiment, adaptation aux changements climatiques, transport de personnes, transport de marchandises, déchets et achats responsables, activités économiques, coopération, éducation, formation médias.

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Bientôt 100 000 arbres dans les rues de Paris

arbresLes plantations de nouveaux arbres à Paris se multiplient. L’objectif que j’ai fixé en 2001 est simple: atteindre les 100 000 arbres dans l’espace public parisien. Nous aurons planté en 7 ans (2001-2008) l’équivalent de ce qui a été planté en près de 40 ans, soit plus de 6400 arbres. D’abord exclusivement plantés sur les grandes artères, les arbres trouvent désormais également leur place dans les petites rues. Avec déjà près de 97 000 arbres en ce début 2007, on peut dire que l’objectif des 100 000 arbres sera atteint fin 2009. Ensemble, les arbres d’alignement représenteraient 250 ha de surface plantée !

Plus globalement, Paris compte près de 490 000 arbres si l’on considère les jardins publics et privés, les cimetières, les talus du périphérique, les cours des écoles, les stades et autres complexes sportifs et, bien sûr, les deux poumons verts parisiens: les Bois de Vincennes et de Boulogne. En 2000, il n’y avait que 478 000 arbres, soit un accroissement total de 12 000 arbres.

Il arrive évidemment que l’on m’interroge sur la politique d’abattages des arbres existants. Ceux-ci font l’objet d’un examen annuel et en fonction de leur état sanitaire, une proposition d’abattage peut être effectuée. Dans ce cas, les avis du maire d’arrondissement et du préfet de police sont sollicités. Si l’avis est positif, on appose une information sur l’arbre pour indiquer son prochain abattage. Seuls les abattages en urgence pour raisons de sécurité échappent à ce dispositif.

Sur le plan de la biodiversité, un gros travail a été produit pour multiplier les essences d’arbres plantés. Au total, plus de 150 essences différentes sont présentes à Paris dont des essences qui avaient disparu comme l’orme sur le boulevard Magenta. Cette diversification (70 nouvelles essences sont venues enrichir la palette végétale ces dernières années) permet de réduire la fragilité du patrimoine arboré vis-à-vis des épidémies. Des essences comme le poirier à fleur, le lilas des Indes, les noisetiers de Byzance ou les arbres de Judée trouvent désormais leur place à côté des traditionnels platanes, marronniers, tilleuls et sophoras qui représentent cependant encore 78% du total des arbres d’alignement.

Je pense qu’il est bon de rappeler certains bienfaits des arbres : ils constituent des refuges pour les oiseaux, absorbent du CO2, permettent d’augmenter l’hygrométrie, donnent une sensation de fraîcheur et jouent un rôle de filtre vis-à-vis des pollutions microbiennes. Les deux bois de Boulogne et Vincennes (avec leurs 300 000 arbres) sont également considérés comme des puits de carbone : ils permettent à la ville d’absorber 3 000 tonnes de carbone par an. C’est le seul apport positif de Paris au changement climatique mesuré par le bilan carbone parisien. Les deux Bois ont chacun fait l’objet d’un plan de gestion arboricole qui formalise les principes de gestion de ces massifs forestiers pour les 15 prochaines années. Ces plans ont été validés par la Commission des sites. L’objectif, à terme, est de donner aux espaces boisés un caractère le plus naturel possible grâce à une gestion écologique.

Les températures anormalement clémentes de cet hiver ne sont pas sans perturber les arbres qui pour certains commencent à bourgeonner. De même, les périodes de canicule et de sécheresse apportent un stress aux arbres. En milieu urbain, un arbre vit en moyenne 80 ans dans les rues et 120 ans dans les bois parisiens.

La Ville a décidé par ailleurs de lancer un programme de plantation de 2000 ha de reboisement dans un pays du sud sur six ans, même si avant de compenser le carbone il faut bien évidemment éviter de l’émettre, et éviter la déforestation.

Par ailleurs la Ville privilégie dans tous ses marchés les bois d’origine locale et limite ses achats de bois d’origine tropicale à des forêts gérées durablement (respect des habitants et de la biodiversité.) selon le label FSC (Forest Stewardship Council), internationalement reconnu comme le plus fiable. C’est le cas, par exemple, du bois utilisé pour le nouveau jardin d’Eole (18e), qui ouvrira au public en mars prochain.

Quand on se souvient des temps où les écologistes allaient s’attacher aux arbres pour protester contre des projets de centres commerciaux (rue St Martin, dans le 4e) ou d’élargissement de grands axes (quai d’Austerlitz, 13e), on mesure le chemin parcouru ! Plus qu’une simple végétalisation supplémentaire, l’arbre de rue est redevenu une des pièces maîtresses du patrimoine de Paris. Un patrimoine Vert.

2007, année faste pour les jardins

programme jardinsSi l’année 2006 a été en grande partie l’année du retour du tramway à Paris, l’année 2007 verra récompensés les importants efforts consentis pour la création d’espaces verts. Nous pouvons d’autant plus nous réjouir que les Verts ont joué un rôle fondamental dans ces avancées.

En tout, ce sont vingt-cinq jardins qui ouvriront au public au cours des six prochains mois. Les Jardins d’Eole tout d’abord, fruit de la mobilisation des Verts et des riverains des 18e et 19e arrondissements : c’est eux qui se sont battus pour obtenir la conversion de cette friche ferroviaire en poumon vert pour le nord-est de Paris.

Depuis la conception jusqu’à la réalisation, ce parc urbain de plus de 4 hectares répond à des exigences fortes en matière d’environnement : l’implantation de la faune est favorisée par le choix de végétaux adaptés au site et par l’installation de nichoirs. La gestion de l’eau est maîtrisée : la perméabilité du sol a été recherchée afin de permettre que les eaux de ruissellement arrosent les zones plantées. La diversité des usages a également été privilégiée pour que ce parc soit un lieu accessible à tous, enfants, adolescents, personnes à mobilité réduite (une fontaine spécifique a même été créée). L’énergie renouvelable fera son apparition dans une seconde étape. A rebours des logiques sécuritaires, j’ai convaincu le maire du 18e arrondissement d’ouvrir en permanence l’esplanade qui borde la rue d’Aubervilliers : elle accueillera une buvette, des tables et des bancs, ainsi que des activités associatives.

Dans le nord-ouest de Paris, les travaux du futur parc de Clichy-Batignolles (17e arr.) avancent à grand pas. La première tranche (4,3 hectares) sera achevée cet été. Ici aussi, les rejets à l’égoût seront évités, grâce à des cuves pour les eaux de pluie. Des panneaux solaires couvriront le bâtiment du parc, et des éclairages par diodes électroluminescentes (LED) permettront de faire baisser la consommation d’électricité. Une fois achevé, ce parc de 10 hectares permettra de créer une continuité écologique avec les voies ferrées de la gare Saint-Lazare, de la Petite Ceinture, avec la promenade Pereire et le square des Batignolles.

Ailleurs, c’est encore en m’appuyant sur la mobilisation d’associations et de riverains que j’ai pu agrandir la place des espaces verts dans deux projets d’aménagement. Le jardin de la cité Prost (11e arr.), de 4800 mètres carrés, et le square Brûlon-Cîteaux (12e arr.), de 850 mètres carrés, sont une réponse à une demande des habitants de verdir le faubourg Saint-Antoine, un des quartiers les plus denses de Paris. Voulus par le Collectif cité Prost et la Commune Libre d’Aligre, un jardin partagé et une mare font seront créés dans ces deux jardins.

Autre respiration verte dans un quartier dense et bruyant, les 4000 mètres carrés du futur jardin Anne Frank, entre la rue Rambuteau et la rue Beaubourg, ouvriront en mai, avec là aussi un jardin partagé demandé par l’Association des jardiniers du 3e.

Parmi les autres créations, ouvertures et extensions d’espaces verts, c’est un plaisir de citer, dans le désordre, la rénovation des 6200 mètres carrés du square Léon à la Goutte d’Or (18e arr.), l’ouverture au public de la promenade naturaliste entre la gare d’Auteuil et de la Muette (16e arr.) – une balade d’1,5 km riche en biodiversité sur un tronçon déferré de la Petite Ceinture-, les 6 300 mètres carrés du jardin Debergue-Rendez-Vous (12e arr.), l’extension du jardin Charles-Péguy (3245 mètres carrés) en contrebas de la Petite Ceinture dans le 12e arrondissement, les 1700 mètres carrés du jardin Tage-Industrie (13e arr.), le jardin de la raffinerie Say (13e arr.), la rénovation du square des Jonquilles (14e), l’ouverture au public des 15 700 mètres carrés du Tir à l’Arc, dans le bois de Boulogne, le jardin de la rue Petit (19e). Enfin le printemps verra l’ouverture de l’extension du jardin Casque d’Or (20e), qui fédère le conseil de quartier Réunion-Père Lachaise, des jardiniers du Jardin solidaire, une crèche et des écoles, autour d’un nouveau projet de jardin partagé.

Alors que nos partenaires de gauche considèrent encore trop souvent que les jardins sont un luxe, une préoccupation pas très sérieuse en regard de questions comme l’emploi, le logement ou la sécurité, je pense au contraire que la question du dérèglement climatique et de la perte de biodiversité démontrent à quel point les luttes pour la création d’espaces verts en ville sont un enjeu fondamental de notre temps.

Lors de la canicule de l’été 2003 et des pics de chaleur de 2006, les jardins ont été un des derniers lieux où les Parisiens ont pu prendre le frais et échapper à un air excessivement pollué. Je n’oublie pas non plus qu’ils sont un des meilleurs lieux de mixité sociale dans la ville. Pour les enfants tout particulièrement, ce sont des espaces de liberté et de découverte. Les jardins publics et les jardins partagés (plus de 40 désormais) contribuent ainsi à embellir et à humaniser Paris, pour le plaisir de tous et de toutes.


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Le dossier de presse des jardins de 2007